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Eternelle jeunesse et image de soi

Dans le cadre de la Fête de la Science, avec le soutien de la Région des Pays de la Loire

du lundi 8 au vendredi 12 octobre, de 9 à 12h et de 14 à 17h : Expositions
Sur ordonnance génétique !

L'exposition reprend les fondamentaux de la génétique. Elle explique ce que sont les gènes, le génome, l'ADN, les chromosomes… Elle présente les liens étroits entre patrimoine génétique, histoire et santé personnelle.
Lycée Joachim du Bellay, Angers - 2ème étage du bâtiment scientifique

Gratuit - Réservation: 02 41 43 64 12, ce.0490002l@ac-nantes.fr (Labo de SVT)
Cellules souches - La thérapie cellulaire
La thérapie cellulaire consiste à greffer des cellules pour restaurer la fonction d'un tissu ou d'un organe déficients. Cette thérapie très prometteuse utilise des cellules particulières : les cellules souches.
Lycée Joachim du Bellay, Angers - Atrium

Gratuit - Réservation: 02 41 43 64 12, ce.0490002l@ac-nantes.fr (Labo de SVT)

mardi 9 octobre, 10h : Conférence (pour les lycées)
Vaincre le vieillissement, mythe ou réalité ?, par Guy Lenaers, chercheur CNRS à l'INSERM, Université d'Angers, CHU d'Angers

Le vieillissement est une caractéristique biologique inéluctable aux animaux, avec chez l'humain des conséquences sur la population, l'organisme, le fonctionnement des organes et des cellules. Peut-on rationnellement le combattre jusqu'à l'immortalité ?
Les technologies innovantes appliquées au vivant ouvrent d'intéressantes perspectives pour en ralentir les effets néfastes, tant au niveau de la cellule que de l'organe. Mais quelles en sont les limites... ? Un défi passionnant d'actualité et pour le siècle à venir !

Faculté de Médecine, amphithéâtre Simone Veil, 28 rue Roger Amsler, Angers
Gratuit, réservations : Linda Grimaud, 02 44 68 82 67, linda.grimaud@univ-angers.fr

mardi 9 octobre, 20h15 : Film
Fedora (France, Allemagne de l'Ouest, 116 min.) de Billy Wilder, avec présentation et débat en présence de Louis Mathieu, président de l'association Cinéma Parlant et de François Lechertier, psychiatre et psychanalyste
Cinéma Les 400 coups, 2, rue Jeanne Moreau, Angers
Tarifs habituels aux 400 Coups : 8,20 €, réduit 6,60 €, carnets 5,40 € ou 4,80 €, moins de 26 ans 6 €, moins de 14 ans 4 € - tarif groupe, les matins  également, sur réservation (02 41 88 70 95) : 3,80 € 

jeudi 11 octobre, 18h30 : Conférence
Mythe et éternelle jeunesse, par Georges Bertin, anthropologue, membre du centre international de recherches sur l'Imaginaire

Le temps mythique n'est pas celui de la mécanisation du monde, le temps des horloges, qui implique le vieillissement. Il nous projette dans un ailleurs suspensif dont rendent compte les voyages aux Iles Fortunées et en Avalon, le Carnaval ou le temps à l'envers, le temps de l'utopie. Nous rendrons compte de ces formes de l'Imaginaire en nous référant à quelques auteurs: Jean Charles Pichon, René Guénon, Gilbert Durand, Michel Maffesoli...
Institut Municipal, place Saint-Eloi, Angers
Gratuit

vendredi 12 octobre, 18h30  : Conférence
Vaincre le vieillissement, mythe ou réalité ?, par Guy Lenaers, chercheur CNRS à l'INSERM, Université d'Angers, CHU d'Angers

(reprise pour le public adulte de la conférence du 9 octobre) 
Institut Municipal, place Saint-Eloi, Angers
Gratuit

vendredi 12 octobre, 19h30 à 22h : Atelier d'écriture
Ecrire la beauté, avec Véronique Vary de l'association Passez-moi l'expression  !

A partir d'un extrait de Fedora de Billy Wilder et d'autres œuvres sur le thème du corps, venez écrire et oser rêver la Beauté (prose, dialogue, poésie...)
La Marge, 7 rue de Frémur, Angers 
Ouvert à tous : novices ou plus expérimentés
40 euros le cycle (4 ateliers) / 12 euros l'atelier
Renseignements et réservations : 06 81 30 64 63 -
varyveronique@hotmail.com

dimanche 14 octobre, 15h30 : Film
La Belle (Lituanie, 66 min.) de Arunas Zebriunas, avec présentation et débat en présence de Louis Mathieu et de Philippe Grosbois, docteur en psychologie 

Cinéma Les 400 coups, 2, rue Jeanne Moreau, Angers
Tarifs habituels aux 400 Coups : 8,20 €, réduit 6,60 €, carnets 5,40 € ou 4,80 €, moins de 26 ans 6 €, moins de 14 ans 4 € - tarif groupe, les matins  également, sur réservation (02 41 88 70 95) : 3,80 € 

vendredi 26 octobre, 19h : Soirée-contes
Cœur de beauté, avec Sylvie de Berg

Qu’on la cherche, elle se dérobe. On l’oublie ? Elle s’impose à nous. Parfum fugace, elle émeut l’âme et met nos cœurs dessus-dessous. Ces Contes disent nos vies secrètes et les mystères de nos chemins.
Same Same, 13 rue de la Roë, Angers
Tout public à partir de 12 ans
prix des consommations + participation au chapeau
réservations : 02 41 86 70 80

Commentaires

Textes de Philippe Parrain

Que n'est-ce à moi de rester jeune, au portrait de vieillir ! Pour ce miracle, je donnerais tout. En vérité, il n'y a rien au monde que je ne fusse prêt à sacrifier ! Pour ce miracle, je donnerais mon âme.
Oscar Wilde, Le Portrait de Dorian Gray

Perpétuer sa jeunesse, mieux encore la recouvrer, beaucoup en ont rêvé. Longtemps cela a semblé illusoire, réservé aux demi-dieux de la mythologie ou aux héros des contes de fées. Et, à supposer que cela soit possible, l'expérience pourrait ne pas être sans risques.

Et pourtant la science prétend le contraire. Elle entreprend de faire de ce rêve immémorial une réalité d'aujourd'hui. Mais à quel prix ?

Fedora

Digne héritier de Lubitsch, Billy Wilder s'est illustré dans les genres les plus variés, de la comédie au film noir, de la satire sociale au romanesque. On se rappelle de Certains l'aiment chaud, La Garçonnière, Assurance sur la mort ou Stalag 17… C'est ici son avant-dernier film. Et, lui qui a vécu l'âge d'or de l'histoire du cinéma américain, depuis l'avènement du parlant jusqu'à l'arrivée des jeunes réalisateurs des années 70 - "ces barbus qui secouent leurs caméras dans tous les sens" -, a choisi de l'ancrer, comme autrefois son Boulevard du crépuscule, dans le monde d'Hollywood : il multiplie les allusions aux célébrités et les fait bien volontiers jouer leur propre rôle. Son personnage évoque directement Greta Garbo dans son interprétation d'Anna Karenine, et il semble que Marlène Dietrich a été pressentie pour incarner Fedora.

Wilder s'est toujours défini comme étant avant tout un scénariste. Il s'agit ici d'un film "hitchcockien", à intrigue, qui confirme sa réputation de cinéaste des faux-semblants. Ses personnages jouent un rôle, ils se travestissent au besoin, et tout repose sur l'ambiguïté. La question est posée dès l'ouverture : qui est cette star déchue, et en même temps impérissable ? L'action est ensuite introduite par la voix, off, du protagoniste, ce qui suggère cet effet de perspective auquel Wilder fait couramment appel, comme dans le fameux préambule de Boulevard du crépuscule où il faisait raconter l'histoire par un mort flottant dans une piscine (personnage également interprété par William Holden).

La Belle

Ce film est une surprise à découvrir, une petite pépite en forme de conte poétique et philosophique. Il nous parle d'un temps révolu où les enfants pouvaient jouir, le temps d'un été, d'une liberté sans limites. Un film, simple, à hauteur d'enfant, qui pourtant s'adresse aux adultes.

On peut aussi y lire en effet un message politique, se jouant gentiment de la censure. C'est un film d'attente : celle de ce chien qui, immobile et en silence, attend le retour de son maître là où il s'est noyé ; celle de cette mère, séparée de son amant ; celle de cette homme revenant sur le terrain vague où autrefois se dressait sa maison ; celle de ces gens qui, en écoutant un concert de cloches où l'on peut reconnaître l'emblématique Lietuva Brangi (Lituanie Chérie), espèrent la fin d'une occupation soviétique qui se trouve symbolisée par l'image d'un camion avec immatriculation en cyrillique bloquant le passage et sous lequel les enfants doivent se glisser …

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thèmes mytho-légendaires des films

Attention : éviter de lire ce qui suit avant d’avoir vu Fedora si vous ne souhaitez pas déflorer le sujet.

une légende

Le sujet de ce film, ce n'est pas la mort, c'est le désir de finir sa vie en beauté : toute légende est faite pour se perpétuer.
Billy Wilder

Fedora, comme Boulevard du crépuscule, pose un regard critique et acerbe, mêlé de fascination, sur la magie du monde du cinéma : le rituel des prises de vues, les caprices des vedettes, le culte de la célébrité, les décors dressés sur les plateaux de tournage, ce bassin où Léda se baigne voluptueusement « parmi les nymphes et les nénuphars », ou bien cette somptueuse salle de bal où les couples valsent harmonieusement... Les héroïnes de ces deux films, quant à elles, prennent des dimensions dramatiques. Elles se mettent en scène. Alors que les protagonistes des comédies de Wilder affectionnent les travestissements, ceux-ci portent des masques d’elles-mêmes et deviennent des personnages de tragédie, plus grands que nature et inévitablement voués à des destins funestes.

"Fedora" reçoit l'oscar

Le personnage de Fedora est en lui-même emblématique : une star sans nom, juste un prénom comme Marlène ou Marilyn (ou les membres de familles royales, Elisabeth, Diana, Victoria…), célèbre pour avoir interprété des personnages prestigieux, devenus légendaires, comme ceux de Madame Bovary, de Jeanne d’Arc ou de Lola Montès, et susceptible d’incarner, à la suite de Greta Garbo, la fabuleuse Anna Karénine. Il se trouve d’ailleurs que son nom – dérivé de celui de Théodora, "don de Dieu" – apparaît justement dans le film Anna Karenina de Julien Duvivier (avec Vivien Leigh qui, selon la petite Antonia, serait moins belle que sa mère Fedora) : c’est le nom de l’esprit invoqué autour d’une table tournante, au moment où Anna se rapproche du comte Vronsky.

Une figure mythique, par définition, n’a pas d’âge : les dieux sont toujours actuels pour leurs fidèles. Zeus garde toute sa vigueur et ne cesse de faire des conquêtes malgré les générations de divinités et de héros qu’il a engendrés et qui lui restent contemporains. Harpocrate demeure à jamais un dieu-enfant, et Vénus est toujours aussi resplendissante… Il n’a pas été donné à Marilyn Monroe de vieillir, et Greta Garbo a su s’arrêter à temps. Quoi qu’il en soit, les images qui nous restent des stars, dans leurs plus beaux rôles, brillent toujours sur les écrans, à jamais vivantes, immortalisées. Peu importe l’identité de la femme reposant dans le cercueil ; pour Dutch, nostalgique de l’ancien Hollywood, la légende doit être perpétuée : la véritable profession de foi pour le métier de cinéaste n’est-il pas d’être un créateur d’images impérissables ? Wilder lui-même, fasciné par les symboles, codes et modèles diffusés par Hollywwod, n’a cessé de les convoquer, avec tendresse ou ironie, dans ses films : à part Gloria Swanson qui fait profiter de son aura de star du cinéma muet le personnage de Norma Desmond, Cecil B. de Mille et Erich von Stroheim dans Boulevard du Crépuscule ; ici, dans Fedora, Henry Fonda et Michael York ; George Raft, la guerre des gangs et le tic consistant à faire sauter une pièce dans la main dans Certains l’aiment chaud ; tous les clichés liés au grand détective dans La Vie privée de Sherlock Holmes...

Le grain de beauté

Parmi les grands mythes hollywoodiens, une histoire de grains de beauté fait figure de légende. Gloria Swanson en affichait un au-dessous de la lèvre gauche, ce qui ajoutait à son charme, et il est logique qu’on le retrouve dans Boulevard du crépuscule, puisque c’est elle-même qui incarne cette star déclinante. Marilyn Monroe s’en faisait habituellement dessiner un sur la joue gauche, mais, avec Wilder dans Certains l’aiment chaud, il migre à ce même emplacement inférieur. Et le réalisateur en gratifie à son tour ce nouveau personnage de star déchue qu’est Fedora : un attribut de prestige qui reste naturel chez Fedora âgée(à défaut de son interprète Hildegard Knef), mais dont Antonia doit impérativement être pourvue afin d’accéder à la célébrité.

« Je fus Fedora »

Il arriva à la tour et poussa la porte de la petite chambre où dormait la Belle. Elle était là, si jolie qu'il ne put en détourner le regard. Il se pencha sur elle et lui donna un baiser. Alors, la Belle au bois dormant s'éveilla, ouvrit les yeux et le regarda en souriant. Ils sortirent tous deux et le roi s'éveilla à son tour, et la reine, et toute la cour.
Jacob et Wilhelm Grimm, La Belle au bois dormant

Michael York découvre le corps de Fedora

Mais si Michael York, le beau prince qui, selon Charles Perrault, s’est « bien fait attendre », lui offre bien une rose, il ne lui accorde pas pour autant le baiser salvateur. Et, loin de se ranimer, c’est dans le sommeil de la tombe que la mère de la belle endormie ne tardera pas à l’accompagner.

Fedora cependant avait déjà été réveillée, réincarnée, rendue à la vie et à son inaltérable beauté. Non sans la menace bien sûr d’un nouveau vieillissement. Et Antonia a beau faire pour se défigurer à jamais, la Comtesse parvient à réparer les dégâts et à restaurer son éclat. Mieux, telle Norma Desmond à la fin de Boulevard du crépuscule, elle lui offre son dernier rôle, ou plutôt, à travers elle, se met en scène. Elle règle les mouvements des figurants, peaufine l’éclairage, prévoit l’emplacement de la caméra, veille aux accessoires, au maquillage, à l’accompagnement musical, jusqu’à transformer ses propres funérailles en apothéose.

Actrice ou spectatrice, elle n’a cessé d’être en "représentation". Les gants blancs que porte Antonia dans son rôle de Fedora sont-ils destinés à cacher le grand âge, ou bien la jeunesse ? Ils constituent avant tout une protection pour son personnage, un camouflage, en même temps qu’un emblème de solennité, tout comme ceux des gardes républicains qui, eux, ont le droit de les retirer à l’"entracte". Tout l’enjeu repose sur les apparences, sur une certaine conception de la beauté qui est consubstantielle à la jeunesse : comment la Belle devient laide et en arrive à se ressentir Bête, tel l’un de ces animaux qu’étudie le Dr Vando au moment où Fedora, défigurée, hurle en découvrant son nouveau visage dans le miroir ; et comment cette beauté peut être restaurée.

Inga s'interroge sur sa beauté

Inga, la Belle du film lituanien, interroge elle aussi le miroir ; elle change sous le regard des autres et, par la seule suggestion, elle devient différente d’elle-même et peut se montrer alternativement radieuse et disgracieuse. La beauté est assurément une notion très relative. Il semblerait par exemple qu’en Lituanie, en 1969, les tâches de rousseur étaient mal considérées, et l’héroïne de ce film était qualifiée dans le scénario de "laide", alors qu’à nous elle nous paraît d’emblée charmante (comme le sont les stars avec leurs grains de beauté).

La fillette cesse d’être La Belle et perd sa jeunesse, sa spontanéité lorsqu’elle se compare à sa mère qui se trouve laide et constate qu’« on ne peut pas s’évader de soi-même ». Mais il faut savoir rêver : « Là on est très haut, au-dessus de nuages blancs. Des étoiles d’argent tombent sur la terre... » Et ce sera pour elle la révélation d’une autre beauté, supérieure, fruit de l’attente et de la foi. La fable se réalise lorsque l’aurone, petit fagot de bois sec, véritable plante de jouvence, finit par produire des fleurs. Les miracles sont donc possibles, comme celui de voir fleurir un balai, à l’exemple de ces bâtons que bien des saints (Christophe, Joseph…) plantent en terre et qui reverdissent.

Nostalgie de la jeunesse

Les neiges d’antan
Titre du scénario que Dutch propose à Fedora

L'ancienne magie de Hollywwod
Le fil de l’intrigue de Fedora est révélé à partir de points de vue complémentaires. Les flashes-back successifs et les commentaires en voix off reconstituent peu à peu les événements du passé. Au même titre que Boulevard du crépuscule, 28 ans plus tôt, il remonte vers une époque révolue du cinéma, pleine de glamour, le "Vieil Hollywood". William Holden, retirant ses lunettes noires près du cercueil, se souvient-il de son personnage dans cet autre film, et de tout ce que lui avait alors fait subir Norma Desmond, ce monstre sacré au déclin de sa gloire ? Se pourrait-il qu’après avoir raconté son histoire du fond de cette piscine où son cadavre flottait, il se soit réincarné afin de revivre une aventure semblable ? Comme dans l’ancien film, les premières images de Fedora annoncent dès l’ouverture une fin funeste, un terme inéluctable : la mort d’Antonia. Il s’agit à nouveau de mémoires d’outre tombe.

Fedora initie Antonia à son nouveau rôle

À l’exemple de l’acteur se projetant dans ce nouveau rôle, de son personnage se remémorant sa première rencontre avec la star, alors qu’il était simple assistant, ou encore de Billy Wilder lui-même, dont ce sera là l’avant-dernier film, faisant revivre le faste des studios, la vieille Comtesse se projette dans la jeunesse de sa fille : « De plus en plus, je me revoyais à travers Antonia. C’est elle qui était devenue mon miroir. » On retrouve là, dramatisé, le goût pour les métamorphoses, déguisements et substitutions auquel Wilder a si souvent fait appel dans ses comédies. L’actrice doit perpétuer son image. À chaque étape, il lui faut recomposer son masque de beauté : du simple maquillage à la chirurgie esthétique, et du modelage du visage d’Antonia à la reconstitution de celui-ci après la vaine tentative de la jeune femme pour se l’arracher et le disloquer : « Il a fallu deux équipes de chirurgiens esthétiques qui se sont relayées jour et nuit pour réparer les dégâts. »

Le fantasme de pouvoir modifier son apparence hante les mythes et les contes. Sans parler de Zeus qui sait prendre toutes sortes de formes, une vieille femme que l’on aide ou un horrible serpent auquel on accorde un baiser, sont susceptibles de se sublimer en admirables jeunes filles, la souillon Cendrillon de devenir grande princesse, ou Peau d’âne de retrouver, en revêtant sa robe couleur du temps, toute sa beauté. Tandis que Daphné est transformée en laurier, le beau Narcisse l’est en la fleur qui lui emprunte son nom. Perceval (qui ignore encore son nom) n’hésite pas à s’adjuger le rôle du chevalier vermeil, et un pauvre hidalgo de la Manche se projette dans la figure héroïque du chevalier errant Don Quichotte. La transformation peut également s’exercer à rebours : le bon docteur Jekyll devient l’horrible Mr Hyde ; et il est plusieurs exemples de saintes (Énimie, Némoise…) qui, pour échapper à des seigneurs trop entreprenants, ont obtenu de devenir lépreuses, ou de se voir affublées d’une hideuse patte d’oie.

Fedora et sa fille Antonia
Le cas le plus remarquable est sans doute celui du docteur Faust qui n’hésite pas à signer un pacte avec le Diable, à faire don de son âme, pour pouvoir recouvrer sa jeunesse. Les légendes répètent en effet que le Malin avait coutume de réclamer une âme pour toute faveur qu’il accordait. C’est sa propre fille que Fedora décide de lui livrer. D’abord en reniant son existence. Puis en l’utilisant, en la dépossédant d’elle-même.

Retrouver la beauté de Fedora

Au-delà de la transformation physique, il s’agit d’une véritable usurpation d’identité. Le corps d’Antonia n’est plus qu’un matériau destiné à remodeler, à redonner chair à une figure disparue. Hitchcock n’est pas bien loin : Scottie, dans Sueurs froides, en faisait autant lorsqu’il façonnait la personne de Judy pour y retrouver les traits de Madeleine, tandis que Balfour montre le même zèle pour immortaliser l’image et le culte de Fedora que Mrs Danvers le faisait vis-à-vis du souvenir de Rebecca.

La légende prendra bien le pas sur la réalité. Fedora est célébrée. La Comtesse ne survivra pas pour autant à son double : Peter Schlemihl, dans le roman de Chamisso, ou l’Etudiant de Prague, du film de Paul Wegener, durent de la même façon payer le prix pour avoir imprudemment vendu leur ombre ou leur reflet…

Le secret des îles enchantées

J'ai sauvé cet homme des flots en courroux, et je l'ai chéri. J'ai même voulu lui donner la jeunesse éternelle.
Homère, Odyssée
Calypso, solitaire, tenta elle aussi d’empêcher Ulysse de vieillir en le retenant sur son île. Morgane, accueillant le roi Arthur sur l’île d’Avalon, à l’extrême occident du monde, le préserve des injures du temps, tandis que les Irlandais situent très loin, au large, Tir na nÓg, "la terre de l'éternelle jeunesse" qui n’est accessible qu’au terme d’une périlleuse navigation et à l'invitation d’une banshee, une messagère des dieux.

L'île sur laquelle Fedora se protège du temps

C’est pareillement sur une île que Fedora doit sauvegarder sa beauté. Wilder avait envisagé de l’envelopper de brouillard, ce qui n’a pas pu être réalisé pour des raisons financières. En même temps qu’une île de jouvence, il s’agit de l’île des morts, de l’autre monde, là où l’on cesse d’exister, sauf peut-être pour la postérité. Dutch lui-même, qui tente d’y pénétrer et d’en percer les secrets, aura du mal à s’en arracher.

Aux frontières entre réalité et illusion, le film fait largement appel à différents véhicules : l’avion qui amène Dutch et le bateau qui fait le lien avec l’île, la Rolls, la chaise roulante de la Comtesse et bien entendu le train. La locomotive qui, au début, sort de la nuit, est messagère de mort ; c’est assurément celle de l’Ankou. L’histoire d’Anna Karénine s’ouvrait et se concluait de la même façon avec un train, et la rencontre du bel officier présage sans doute aussi pour Antonia/Fedora un destin funeste : l’illusoire tentative de refaire sa vie avec lui, d’exister pleinement, au risque de s’y brûler les ailes.

 

Du botox à l’immortalité…

Le mythe de la Beauté parfaite, indissociablement liée à la jeunesse, excite l’imaginaire et fait le bonheur des marchands de rêves et de pommades, des instituts et des charlatans en tous genres qui prétendent préserver ou ranimer la vigueur des vertes années. Du miroir aux selfies, on continue de vénérer Narcisse, de prôner le culte de l’image de soi.

La peur de vieillir

Miroir, gentil miroir, dis-moi, dans le royaume quelle est la plus belle du pays ?
Jacob et Wilhelm Grimm, Blanche-Neige

Hans Baldung Grien, Les trois Âges de la Vie et la Mort

La hantise de la marâtre de Blanche-Neige, qui scrute l’inexorable altération de ses traits, est largement partagée. Le déclin de la beauté implique celui de la séduction, avec la crainte de voir ses facultés s’étioler. Mythes, contes et légendes évoquent abondamment cet implacable processus en cherchant comment l’enrayer : un rêve vieux comme l’humanité. Et surtout comment tromper la mort qui se tient en embuscade depuis qu’Adam mangea une certaine pomme et qu’il fut banni du jardin d’Éden ? Alors que, selon la Bible, l’homme était naturellement promis à une vie sans fin.

Déjà, en 2000 av. J.C., à Sumer, Gilgamesh partait en quête de l’immortalité. Profondément affligé par le décès de son ami Enkidu, il parvient, au terme d’un long périple, jusque sur l'île où vit son ancêtre Ut-napishtim que les dieux avaient gratifié de la vie éternelle. Celui-ci le dissuade de rechercher l'immortalité : il lui indique pourtant une plante qui peut rendre la jeunesse. Gilgamesh s’en empare, mais un serpent la lui dérobe. C’est pourquoi, pas plus que les autres hommes, il ne pourra échapper au vieillissement et à la mort. Le serpent, quant à lui, y a gagné de pouvoir indéfiniment retrouver sa jeunesse chaque fois qu’il fait sa mue.

L’Homme, décidément insatisfait de sa condition de mortel, n’en a pas moins au fil des siècles entrepris de repousser autant que possible l’échéance. Jusqu’à ce que, avec l’accroissement de la longévité, les vieux se multiplient et s’imposent dans la société. On pourrait même dire qu’ils se sont désormais mis en tête l’idée de ne pas devoir mourir. Le passage par la mort reste pourtant nécessaire pour accéder à la béatitude éternelle ou à la réincarnation, aussi bien que pour permettre aux générations de se renouveler. Et il semble préférable de garder sa jeunesse plutôt que de gagner l’immortalité. La sibylle de Cumes a pu en faire l’expérience. Apollon, tout épris d’elle, lui proposa, contre ses faveurs, de réaliser son vœu le plus cher. Elle lui demanda alors autant d'années de vie que sa main contenait de grains de sable. Apollon l'exauça, mais elle n'honora pas sa promesse, et le dieu la prit au mot : elle avait omis d’exprimer le souhait de rester jeune ; aussi bien se mit-elle à vieillir et dépérir tout au long de son interminable existence et, à ceux qui l’interrogeaient, elle ne pouvait que répondre : « Je veux mourir ».

On se souvient aussi du cadeau empoisonné que Zeus fit à Éos, la déesse de l’aurore : elle lui avait demandé l'immortalité pour le beau Tithon, en oubliant de réclamer aussi l'éternelle jeunesse. Celui-ci vieillit de plus en plus et finit par se dessécher sans fin, jusqu’à ce qu’Éos, lasse de s'occuper de lui comme un enfant, l'enferme dans une cage où il devint cigale. Quant à Séléné, follement amoureuse du bel Endymion, elle perpétua à jamais sa jeunesse et sa beauté en le plongeant dans un profond sommeil qui en fait était semblable à la mort. Il ne faut pas oublier non plus la malédiction du Juif errant qui attend désespérément le jour où il pourra cesser d’exister.

Les fontaines de jouvence

L’eau venue du Paradis terrestre avait une telle vertu que si un homme malade en buvait et en lavait ses mains, il était aussitôt sain et guéri, et s’il était vieux et décrépit, il revenait à l’âge de trente ans, et une femme était aussi fraîche qu’une vierge.
Huon de Bordeaux

Cristoforo de Predis, La Fontaine de jouvence

Toute vie est tributaire de l’eau, de cet élément subtil, mouvant, incontrôlable qui sourd des profondeurs de la terre. Bien loin de l’immensité des eaux marines qui brûlent les plantations et dans lesquelles on peut sombrer, l’eau des fontaines apaise la soif et apporte fertilité et fécondité ; elle permet de se ressourcer. C’est à la fontaine de Cé, la "fontaine de soif", que Raimondin rencontre Mélusine qui lui apporte réconfort et postérité.

D’Alexandre le Grand aux conquistadors du Nouveau Monde, nombreux sont ceux qui sont partis en quête de la mythique fontaine de jouvence qui purifie et sait, par ses vertus curatives, baptismales ou miraculeuses, guérir bien des maux du corps et de l’âme, et conférer la vie, la jeunesse, l’immortalité. Hérodote parlait en Éthiopie du peuple des Macrobes ("longue-vie") qui devaient leur longévité à l’eau d’une source à odeur de violette et extrêmement légère. Jupiter avait métamorphosé Nauplie, la nymphe de Jouvence, en une fontaine où Junon venait se baigner tous les ans pour retrouver sa virginité. Le dieu-médecin celte Diancecht rétablissait ou ressuscitait les guerriers tombés au combat en les immergeant dans les eaux de la fontaine de Santé…

Ces mythes rendent compte d’une expérience banale que commémore le baptême : le fait de pouvoir par immersion devenir un nouvel homme, puisque chacun de nous a été porté par les eaux maternelles dont il a émergé à la naissance. Le Déluge ne peut-il pas aussi être lui-même considéré comme un immense baptême lustral à l’échelle planétaire ?

Les différentes traditions parlent d’élixirs de longue vie, tels le haoma iranien ou le soma indien. La vénérable Hèbè, sur l’Olympe, incarne l'éternelle jeunesse ; c’est elle qui verse le nectar d'immortalité dans des coupes d’or destinées aux dieux réunis auprès de Zeus.

Certaines nourritures aussi peuvent faire reculer la vieillesse et la mort. La mythologie nordique nous parle de la déesse Idunn, "celle qui rajeunit et renouvelle". Elle détient dans un coffre des pommes dorées qui redonnent la jeunesse à quiconque en mange. Les dieux, qui ne sont pas immortels, en consomment une dès qu’ils se sentent vieillir, ce qui leur permettra de survivre jusqu'au jour du Ragnarök, la fin des temps. Aussi bien, lorsque Loki réussit à faire enlever Idunn par un géant, les dieux commencent à voir leurs cheveux blanchir ; ils se mettent à vieillir et perdent leur virilité. Ce sont, chez les Grecs, les Hespérides, les nymphes du Couchant, qui, dans leur merveilleux jardin, veillent sur un pommier dont les fruits d'or sont réputés assurer jeunesse éternelle et immortalité.

Il était inévitable que les hommes entreprennent de donner corps à ces phantasmes de longévité. Les recettes et prescriptions n’ont pas manqué, depuis la consommation d’or ou de corne de licorne jusqu’à la greffe de testicules de chiens ou de singes, voire de criminels. La découverte de l'eau-de-vie (un excellent antiseptique) couronne la recherche de l’élixir de longue vie par les alchimistes, et c’est d’après une de leurs recettes que les moines de la Chartreuse ont élaboré la liqueur qui porte leur nom.

Photogramme du film La Comtesse de Julie Delpy

Marsile Ficin, au XVe siècle, recommandait pour préserver sa jeunesse de téter une jeune fille à la pleine lune, ce qui fait penser à la belle Abishag qui, dans la Bible, réchauffe de son corps de vierge le roi David en son grand âge. Si Poppée, l’épouse de Néron, prenait des bains de lait d’ânesse pour préserver la fraîcheur de sa peau, c’est dans le sang de plus de six cents jeunes femmes qu’elle faisait immoler, que la comtesse hongroise Bathory (1560-1714) est dite s’être baignée pour se tonifier. Le sang de jeunes en ingestion, ablution ou transfusion a d’ailleurs, jusqu’à aujourd’hui, toujours été recommandé.

Des recettes de bonne femme aux méthodes proposées par les chercheurs ou les auteurs de science-fiction, les bons conseils pour prolonger la vie foisonnent : la consommation de yaourt, de vitamine C ou même de sa propre urine, une sous-nutrition raisonnée qui par exemple multiplie le nombre des centenaires sur l’île d’Okinawa, le maintien en hypothermie, la rétention du souffle, une simple hygiène de vie qui peut aller jusqu’à l’ascétisme, une perpétuelle et stricte surveillance de soi… Mais on peut se demander si, dans certains cas, l’éventuelle espérance de vie gagnée ne reste pas inférieure au temps passé et aux contraintes consacrées à l’obtenir, et s’il ne s’agit pas parfois de marchés de dupes…

La grande illusion

Si vous me demandez aujourd’hui s’il est possible de vivre jusqu’à cinq cents ans, la réponse est oui.
Bill Maris, fondateur de Google Ventures

Photogramme de Robocop de Paul Verhoeren

Il semblerait qu’après des siècles de tâtonnements et la perte de la croyance en la vie d’après la mort, l’Humanité soit sur le point de réaliser son rêve d’immortalité. Certains le prétendent (mais n’est-ce pas ce que promettaient déjà les alchimistes du Moyen Âge et les diafoirus du Grand Siècle ?). On devient capable de paramétrer l’activité des gènes, prévoir et réparer les plus petits dysfonctionnements, rajeunir les cellules, fabriquer des clones, cryogéniser des corps, disposer d’organes de rechange, créer des hybrides hommes/machines… : autant de techniques, qui, associées, ouvrent la voie pour donner enfin vie à cet "homme augmenté" qu’espèrent les transhumanistes. L’homo electronicus prendrait alors la relève de l’homo sapiens.

Le combat contre la mort, contre l’écoulement du temps, est engagé. Est-il gagnable ? Et surtout quel en est l’enjeu ? De grosses entreprises s’y investissent dans les domaines des nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives (les fameuses "technosciences", NBIC), mais les philosophes, moralistes, hommes de religion, et même la plupart des scientifiques envisagent cette perspective avec circonspection.

Une vieillesse immortelle, sort plus sinistre que la terrible mort.
Mimnerme, poète grec (VIIe siècle av. J.C.)

Le seul argument contre l'immortalité est l'ennui.
Emil Michel Cioran, Des larmes et des saints

Ne faudrait-il pas commencer par réapprendre la sagesse, l’art de se satisfaire de sa condition, en profitant de ce qui peut simplement l’améliorer ? Le développement de tels programmes suscite la crainte de voir les inégalités se développer : qui aura droit, qui pourra se payer ces laissez-passer vers l’éternité ? Ne va-t-on pas créer une humanité à deux vitesses : hommes augmentés et hommes naturels, surhommes et esclaves (ou bien assistés) ? Pour quoi faire en fait ? Quel sens donner à une vie illimitée ? Et refuser de vieillir ne revient-il pas à refuser de vivre en devenant robot ou Belle au bois dormant ?

Qu’en sera-t-il de la surpopulation avec l’afflux de tous ces vigoureux vieillards (qui vont en arriver à revendiquer le droit de mourir) ? Faudra-t-il interdire la procréation, bannir les jeunes ? On peut aussi craindre qu’avec l’accroissement de la population, une catastrophe démographique vienne se greffer sur le réchauffement exponentiel de la planète et sur la menace d’une catastrophe écologique. « Notre maison brûle... » Il ne faut pas oublier que si, à la suite d’une longue lignée de patriarches multicentenaires, Mathusalem parvint à l’âge de 969 ans, l’avenir n’en semblait pas moins compromis : « L’Éternel vit que la méchanceté des hommes était grande sur la terre, et que toutes les pensées de leur cœur se portaient chaque jour uniquement vers le mal. L’Éternel se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre, et il fut affligé en son cœur. » Toutes les traditions parlent de cette menace que les hommes font peser sur les dieux et sur l’ordre du monde. Et c’est alors qu’un déluge vient effacer (presque) toute vie sur Terre ! Après tout n’est-ce pas par la succession des générations que l’on peut vraiment acquérir l’éternelle jeunesse en revivant à travers nos enfants ? De même que, dans notre propre corps, les cellules ne cessent de mourir et de se renouveler, chacun peut se régénérer dans sa postérité et, tel le Phénix, y renaître de ses cendres. La vocation de chaque individu ne serait-elle pas tout simplement de perpétuer et renouveler l’espèce ?

Livres

. Patrick BRION, Billy Wilder, CNRS Editions, 2012
. Jean-Pierre BOIS, Le Mythe de Mathusalem, Fayard, 2001
. Yves CHRISTEN, Les années Faust ou La science face au au vieillissement, Sand, 1991
. Christophe de JAEGER, Nous ne sommes plus faits pour vieillir, Grasset, 2012
. Bernard DEBRÉ, La grande Transgression : l’homme génétiquement modifié, 2000
. Jacques TESTART, Agnès ROUSSEAUX, Au péril de l’humain, 2018
. Ray KURZWEIL, Terry GROSSMAN, Serons-nous immortels ?, Dunod, 2006  

FILMS

. Clarence BROWN, Anna Karenine, 1935
. Julien DUVIVIER, Anna Karenina, 1948
. René CLAIR, La Beauté du diable, 1950
. Albert LEWIN, Le Portrait de Dorian Gray, 1945
. Frank CAPRA, Horizons perdus, 1937
. Alain JESSUA, Traitement de choc, 1973
. Walt Disney Pictures, Peter Pan, 1953
. David FINCHER, L’étrange Histoire de Benjamin Button, 2008
. Michael BAY, The Island, 2005
. Andrew NICCOL, Bienvenue à Gattaca, 1997
. Pedro ALMODÓVAR, La Piel que habito, 2011
. Georges FRANJU, Les Yeux sans visage, 1960

Programme 2018-19

 

Fedora 

Allemagne de l'Ouest, France  - 1978 - 116 minutes - couleurs - VO

Réalisation : Billy Wilder
Scénario : Billy Wilder, I.A.L. Diamond, d'après une nouvelle de Tom Tryon
Image : Gerry Fisher
Musique : Miklós Rózsa
Interprètes : Marthe Keller (Fedora jeune / Antonia), William Holden ("Dutch" Detweiler), Hildegard Knef (comtesse Sobryansky / Fedora âgée), José Ferrer (docteur Vando), Michael York (lui-même), Henry Fonda (lui-même)

SUJET
De grandioses funérailles sont consacrées à Fedora, une ancienne star d'Hollywood, à la beauté légendaire. Barry "Dutch" Detweiler, scénariste-producteur indépendant, y assiste et se remémore sa tentative, deux semaines plus tôt, dans l'île grecque où elle s'était isolée, d'obtenir son retour à l'écran. Il s'était heurté à la ferme opposition de ses proches qui faisaient barrage.

Près du corps, toujours aussi jeune apparemment, de Fedora, Dutch exige des explications. Un nouveau flashback fera la lumière sur la réalité que recouvrait la légende.

La Belle 

Lituanie  - 1969 - 66 minutes - noir et blanc - VO

Réalisation : Arunas Zebriunas
Interprète : Inga Mickyte

SUJET
Les enfants du quartier jouent souvent à un jeu : ils forment un cercle au centre duquel l'un d'entre eux danse pendant que les autres lui adressent des compliments. Inga, une fillette innocente qui vit avec sa mère célibataire, en est souvent la vedette. C'est pourquoi on la surnomme "La Belle". Mais un nouveau garçon s'installe dans le quartier. Il ne s'intègre pas bien, et, comme il n'aime pas les taches de rousseur d'Inga, il lui dit qu'elle est laide, ce qui la blesse profondément. Elle part à la recherche de la vraie beauté...