Cinélégende

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le voyage vers l'ouest

9-11 février 2010

samedi 6 février, à 17h30 : soirée contes
Marche aujourd'hui, marche demain, C'est en marchant qu'on fait du chemin.
Et c'est sur ce chemin que les Conteurs de la Jabotée, avec la participation musicale du groupe Mya von Stein, vous feront voyager, jusqu'au bout du monde, du quotidien au jour sans fin, du réel aux rêves les plus extraordinaires.
Bibliothèque Municipale Toussaint, 49 rue Toussaint, Angers
Gratuit

lundi 8 février, de 20h à 22h : Atelier d'écriture avec Clodine Bonnet
Au bord de quoi ?

Au bord de quoi d'abord ? De l'eau, de la terre, du gouffre, de l'invention, de soi … ?
A bord de quoi ? Du roman, de la poésie, des mails, de soi ?
A première vue, puis avec d'autres points de vue, longue vue ou microscope nous explorerons des pages de voyage et en changerons le cap. Juste pour voir si le voyage n'est qu'un ou s'il est plusieurs !
Cinélégende, 51 rue Desjardins, Angers
Participation :15 € et 12 € (inscription : 06 24 78 19 07)

mercredi 10 février, 20h30 : Conférence
Michel Le Bris
Go west

Pot amical
Bibliothèque Municipale Toussaint, 49 rue Toussaint, Angers
Gratuit
télécharger la présentation de la conférence au format PDF

jeudi 11 février, 20h15 : Film
Dead Man (USA, 121 min) de Jim Jarmusch, avec présentation et débat.

Cinéma 400 coups, 12, rue Claveau, Angers, tél. : 02 41 88 70 95

Tarifs habituels aux 400 Coups : 7,30 €, réduit 5,90 €, carnets 5 € ou 4,40 €

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Commentaires

Textes de Philippe Parrain

Jim Jarmusch est une figure de proue du cinéma indépendant américain. Il affectionne les anti-héros, les marginaux, les atmosphères étranges, la confrontation des cultures. C'est un poète de l'errance qui accompagne ses personnages en de longues pérégrinations matérialisées par ces travellings latéraux qui caractérisent son écriture : dans la première séquence de Dead Man, vue du train, c'est le paysage, mouvant, changeant, que l'on découvre, alors que le voyageur, le spectateur reste immobile. C'est ainsi que se poursuivra le film, ponctué de passages au noir, de « petites morts ». Dead Man joue sur la longueur. Pouvant être qualifié de « western comique », il se place en fait sur le mode de l'incantation. Il prend le temps de la contemplation, en un somptueux noir et blanc brillamment rehaussé par la musique de Neil Young.

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Thèmes mytho-légendaires

Lève-toi, et marche.
Évangile selon saint Marc (résurrection de Lazare)

Le personnage de Dead Man est véritablement un « mort qui marche », ou du moins un ressuscité qui, ayant obtenu un sursis, « part », suite au décès de ses parents, à l'abandon de sa fiancée, à la liquidation de toutes ses affaires et à la perte de ses illusions. Tel un chevalier errant, porteur de l'idée de voyage, mais sans en avoir le panache, vidé de lui-même, il s'engage sur les chemins de l'aventure dans le sillage des grands voyageurs : Ulysse ou Jason, Abraham ou Moïse, Brân ou saint Brendan, Marco Polo ou Christophe Colomb, Robinson ou Gulliver… ou bien encore le Juif errant.

Le voyage initiatique

Au fond de l'inconnu pour trouver du nouveau.
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal (Voyage)

C'est un homme mort donc, un somnambule qui se met en chemin, et qui paradoxalement fait l'apprentissage de la vie. Plongé dans un monde cruel qui lui est fondamentalement étranger, il va devoir l’affronter et subir toute une série d'épreuves en un parcours esquissé dès la séquence d'ouverture : il pénètre d'abord dans la « forêt obscure », lieu sacré de l'initiation, puis fait la traversée du désert, passe le tunnel. Guidé par le mécanicien, sombre maître du feu, il découvre les contrées sauvages (le « wild west ») et, par-delà la tombe annoncée, aborde aux Enfers.

Pour William Blake, l'appel à la pérégrination s'impose. Il s'oppose à la perspective, qui n'est pas sans évoquer l'interrogation métaphysique d'un Kafka, d'une vie de comptable à Machine, rivé à son bureau, engoncé dans ses vêtements. Il lui faudra éduquer son regard et apprendre à se dispenser du port de ses lunettes qui deviennent simple colifichet. Il devra peu à peu se désincarner, se débarrasser de tout le futile, arrêter de boire et de manger, pour enfin incarner le personnage que lui propose son guide : ce poète inspiré qui écrit avec le sang.

Il va au hasard, sans savoir où ses pas le mènent. La logique de son parcours est celle d'un labyrinthe peuplé de symboles, comme c'était le cas pour tous ces chevaliers qui entreprirent la quête aventureuse du Graal. Comme dans un conte, la première grande épreuve consiste à affronter l'ours, la part sauvage de l'individu incarnée ici par Robert Mitchum. Les rencontres successives, telle celle des deux marshals, sont cocasses et se résolvent de manière improbable, sur le registre d'un conte de fées ou d'une BD. Le trajet du personnage est jonché de signes de mort : la mort qui rôde partout, la mort qu'il voit, la mort qu'il donne, la mort qu'il porte en lui, matérialisée par ce petit morceau de métal lové près du cœur, la mort qu'il partage en communion avec le daim... Et, après le passage du fleuve - « la traversée du miroir de l'eau » -, la découverte de la terre brûlée et la symbolique rencontre du cerf, c'est l'entrée au pays des totems, peuplé d'êtres d'un autre monde. Son cheminement se résout en un chemin de croix, une marche au supplice rythmée par les pulsations de la musique qui font écho au bruit syncopé du train au début.

Le guide

Dante n'est pas le seul poète que Virgile ait conduit jusqu'au seuil du paradis.
Marcel Proust

Son guide, cet « ange gardien » qui le mène à bon port, est dépourvu d'ailes, et il est bien en chair, comme peuvent l'être les anges des Ailes du désir. Mais, incarnant la providence, il échappe à la matérialité. Il se situe en dehors de tout groupe humain, il ne peut être identifié. Métisse, sans attache, il erre à la surface des choses. Il apparaît et disparaît, tel un rêve, ou tel un fantôme qui ne se manifeste que pour remettre les pas dans le bon chemin. Il apporte l'aide magique qui, dans les récits, surgit au bon moment pour permettre au héros de décoder les signes. Il est véritablement le représentant d'un autre monde, et pas seulement de celui des Indiens dont il a été exclu. Mais William Blake ne voyage-t-il pas en fait tout seul ? Conformément au motif bien connu des mythes et des contes, il ne ment pas lorsqu'il répond qu'il est avec Nobody, « personne ».

Nobody est chaman. Sa mission consiste à sauver l'âme du voyageur, en le guidant vers sa mort. Il est gardien des secrets et sait conduire pas à pas son compagnon sur le chemin de la connaissance, de l'accomplissement, en en marquant bien les étapes : « Les visions sacrées ne sont pas encore pour toi. » Et même si William Blake s'obstine à ne pas fumer, le voyage semble ne pas pouvoir se passer du tabac – celui du calumet sans aucun doute – qui, de substance profane, renoue avec sa fonction sacrée : symbole du lien entre les hommes et moyen d'accéder à l'au-delà. Peut-être est-ce ainsi d'ailleurs qu'il faut l'appréhender, associé au café, dans les sketches réunis par Jarmusch pour Coffee and cigarettes.

Le voyage vers la mort

La forme paroxystique de l'arrachement est la mort, et c'est en l'affrontant en tant que telle que l'on peut se maintenir dans l'être.
Michel Maffesoli, Le Voyage

« Le chemin est le but », affirme la sagesse orientale. Et pourtant, le terme est inévitablement la mort. Le dicton populaire « Partir, c'est mourir un peu » ne peut constituer ici qu'un euphémisme. Les Enfers n'étaient-ils la destination d'Orphée, d'Enée ou de Gilgamesh, entre autres héros. Sauf qu'ici la mort est donnée a priori, dans le titre même, et lorsque William Blake se retrouve soudain face à face avec un homme dans la rue de Machine, c'est très certainement à une rencontre avec « l'ankou », le messager de la mort, que l'on assiste. Le cheval qui emmène Blake, après qu'il ait été atteint par une balle, s'impose comme un animal psychopompe, convoyeur d'âme. La longue descente vers la mer est une descente vers la mort. Et, après le cérémonial funèbre, c'est évidemment un embarquement vers l'au-delà, la traversée vers l'autre rive, qui clôt le film.

On peut cependant glaner quelques fleurs dans ce monde résolument en noir et blanc. Mais ce sont celles que l'on menace de mettre sur une tombe, ou bien des fleurs en papier, parfumées mais souillées par la boue : sans doute ces « fleurs brisées », ces broken flowers dont reparlera plus tard le cinéaste. Charlie, l'amoureux fleur bleue de la fille aux fleurs, se présente lui aussi comme un visiteur funèbre, triste, porteur de mort et mort lui-même.

Pourtant cette longue déambulation pourrait ne pas déboucher sur le néant. Comme le rapporte l'épopée sumérienne de Gilgamesh, dont plusieurs épisodes semblent évoquer Dead Man, elle peut en même temps être quête d'immortalité.

C'est l'histoire de deux amis, des « jumeaux » en quelque sorte : Gilgamesh représente la civilisation et Enkidu tout d'abord vit dans la steppe, en sauvage : « Il a chevelure de femme, drue comme ceux de la déesse des orges ; il ne connaît ni peuple ni patrie» . Il a une relation avec une courtisane et du coup cesse de communiquer avec les animaux ; il acquiert par contre la connaissance et la parole.

Gilgamesh lui propose d’entreprendre une expédition vers l'ouest (le Liban) contre le gardien de la forêt des Cèdres. A chaque étape, Gilgamesh sacrifie à Shamash, le dieu-soleil, en lui demandant un songe. Arrivés à destination, ils engagent le combat. Enkidu stimule Gilgamesh : « Achève-le, égorge-le, écrase-le... ». Ils le tuent et reviennent victorieux. Mais Enkidu tombe malade et meurt. Gilgamesh fait vœu de laisser son corps hirsute et, revêtu d’une peau de lion, d’aller parcourir la steppe.

L’angoisse de la mort se met alors à le hanter. Il décide de repartir pour aller trouver Utanapishtî, héros devenu immortel, afin d'apprendre les secrets de l'immortalité. Il emprunte pour cela la route du soleil à travers la montagne. Il lui faut traverser la mer, ce que jamais personne n'a pu faire : « Celui qui traverse la mer, c’est le preux Shamash. Hormis le Soleil, qui le peut ? Pénible est la traversée, pénible le parcours et d’ici à là les eaux de mort en interdisent l’accès. » Il y parvient cependant. Utanapishtî le prend en pitié et lui confie une plante qui lui donnera la vie éternelle. Mais à son retour, « un serpent, attiré par l’odeur de la plante, sortit furtivement de son terrier, l’emporta et en s’en retournant, rejeta ses écailles » ...

Ainsi le serpent se survit-il à lui même en changeant de peau. Le roi Arthur, lui aussi, reviendra un jour après avoir, emporté au large sur un noir bateau, rejoint Morgane au pays de l'éternelle jeunesse et de l'éternelle santé.

Le voyage vers l'ouest

Là, chaque année, la terre offre, sans labours, tous les dons de Cérès ; la vigne, jamais taillée, toujours fleurit ; les rameaux d'oliviers portent leurs fruits sans décevoir l'attente ; le figuier s'orne de belles figues mordorées ; le miel s'écoule du creux des chênes verts, et la source légère se précipite en cascadant jusqu'au pied des montagnes...
Horace, Epodes

Durant tout le film, William Blake se trouve en fait totalement désorienté. Mais, guidé à son insu par Nobody, il suit sans le savoir une direction précise : il se dirige inexorablement vers l'ouest ; on pourrait dire qu'il est « occidenté » (dans un monde « orienté », l'Occident représente nécessairement, et même étymologiquement, la mort). Le voyage suit la course descendante du soleil.

Les différentes mythologies évoquent ces îles fortunées, loin dans la mer, vers l'ouest : Mag Meld (la « plaine de la joie ») où se retirent, au-delà des mers d'Occident, les anciens dieux de l'Irlande, le Pays des Femmes où Brân et ses compagnons abordent et d'où ils ne peuvent revenir sans être réduits en cendres, ou bien l'île aux Pommes où Morgane accueille et soigne le roi Arthur après la désastreuse bataille de Camlann...

La mythologie gréco-romaine, elle aussi, localisait aux îles les limites du monde connu. C'est dans ces horizons lointains que se situaient les Champs Elysées et l'Atlantide de Platon, où les hommes vivaient dans le luxe et l'abondance. Ptolémée, dans sa Géographie, considère que ces îles, qui feront l'objet d'une quête incessante des navigateurs antiques ou médiévaux, se trouvent à l'extrême-ouest. C'est ainsi que les Canaries (ou bien le Cap Vert) furent longtemps désignées sous le nom d'« îles Fortunées » ou « îles des bienheureux » : un lieu des Enfers où les âmes vertueuses goûtaient un repos parfait après leur mort.

D'après la tradition juive, le Paradis Terrestre se trouvait, lui, à l'est. Mais c'était là un lieu d'origine, non une destination : même si Adam et Eve, qui en sont chassés, puis Caïn semblent s'être d'abord dirigés « à l'est d'Eden », l'humanité ne peut ensuite qu'avoir migré vers l'ouest. Et, attendu que la terre devait être ronde, c'est finalement en mettant le cap à l'ouest que Christophe Colomb partit à sa recherche...

Telle est en effet la vocation des dieux et héros solaires : se diriger vers l'ouest. Les trois derniers travaux d'Hercule le mènent, ou bien à l'extrémité occidentale du monde (l'île d'Erythie où Géryon garde des bœufs merveilleux, et le jardin aux pommes d'or des Hespérides), ou bien carrément aux Enfers pour y capturer le redoutable chien Cerbère. Les Rois Mages viennent de l'Orient en suivant l'étoile. Les navigations celtiques se dirigent vers les îles occidentales. Et l'on dit que Gargantua, né sur une montagne d'Orient, aurait commencé par marcher jusqu'à la baie du Mont-Saint-Michel. C'est sûrement en suivant la même direction que saint Christophe faisait le tour du monde en 24 enjambées...

A noter qu'au Japon le symbolisme reste le même, même si le but ultime du voyage est peut-être différent : certains films semblent désigner comme destination la montagne plutôt que la mer, et le nord plutôt que l'ouest (Departures, Princesse Mononoké, La Ballade de Narayama...).

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la légende de l'ouest

Le Far West : destination de légende...

Mais il n'a pas fallu attendre l'épopée américaine, ni même la navigation aventureuse de Christophe Colomb, pour observer ce vaste mouvement qui, de siècle en siècle, a entraîné les hommes tout autour de la terre, comme à la poursuite du soleil.

Depuis qu'homo erectus est descendu des arbres, qu'il a appris à marcher sur ses deux jambes, et qu'il a entrepris de coloniser le monde, la préhistoire et l'histoire ont connu des migrations en tous sens. Mais on observe, du moins en Occident, une direction générale, une inexorable poussée vers l'Ouest : ce furent successivement les vagues de peuplement indo-européen, les grandes invasions barbares, ou la conquête du Nouveau Monde qui a drainé des masses d'immigrants et les a ensuite incités à poursuivre leur progression à travers le continent américain (la ruée vers l'or ne représenterait-elle pas en quelque sorte une quête de l'âge d'or ?). Sans parler du long voyage du peuple Rom à travers le continent eurasiatique, depuis l'Inde jusqu'en Andalousie, que nous conte Tony Gatlif dans Latcho Drom. Aujourd'hui encore, tandis que les pèlerins suivent d'est en ouest la Voie Lactée qui mène à Compostelle, on voit les réfugiés se buter au port de Calais. Toujours vers l'Ouest...

Jacques Attali (Une brève Histoire de l'avenir), de son côté, observe le déplacement des centres de puissance économique : de Venise à Amsterdam, puis à Londres, à New-York, et désormais sur la côte Ouest... en attendant sans doute de franchir l'Océan et de rejoindre l'Asie.

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le voyage dans l'ouest

On n'a pas attendu les voitures ou les avions pour voyager : de tout temps les hommes ont fait preuve de mobilité. Ils ont parcouru le monde en quête de profit, d'aventure ou de spiritualité.

Gargantua, grand marcheur, visita l'Anjou entre autres régions de France. En quête de géants malfaisants à combattre, il s'y est notamment rendu de Saint-Maur à Pruniers, en traversant la Loire à Blaison-Gohier et en suivant la même direction est-ouest que lui attribuèrent les anciennes Chroniques.

Comme partout, et plus encore sans doute en Bretagne, les morts sont réputés la nuit battre la campagne, seuls ou en funèbres cortèges, en quête du repos éternel.

Deux grands saints qui ont marqué notre région, Martin et Florent, ont fait le chemin depuis l'Europe orientale. Nombreux aussi sont ceux qui, pour venir christianiser l'ouest de la France sont venus, sur terre ou sur mer, d'Italie (Maur, Céneré, ...) ou de la grande Bretagne (la grande majorité des saints bretons).

Saint Mars, évêque de Nantes, fut puni pour ne pas avoir, à Angers, partagé le pain bénit avec ses confrères de Rennes, du Mans, d'Angers et de Coutances : il trouva un serpent lové autour de lui. Il dut, avant de pouvoir en être libéré, faire ainsi tout le chemin, de diocèse en diocèse, afin de faire amende honorable auprès de chacun d'eux.

Saint Bieuzy, originaire du Pays de Galles et installé à Bieuzy (Morbihan), fit son ultime voyage, chargé, tel William Blake, d'un fer mortel : la hache dont il avait été frappé par un méchant seigneur et qui lui était restée plantée dans la tête. Son parcours, jalonné de miracles, le mène jusqu'à Baden, où il prend un bateau pour aller rendre son dernier soupir auprès de saint Gildas à Rhuys.

Il faut encore mentionner ces chemins qu'empruntèrent, vers le Mont-Saint-Michel ou Compostelle, des générations de pèlerins, les troménies, le tro-breiz (le tour des sept saints fondateurs de la Bretagne que chacun devait faire une fois dans sa vie), et tous les pèlerinages locaux afin d'obtenir les faveurs de tel ou tel saint.

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biblio-filmographie

. Daniel BERESNIAK, Le Voyage initiatique, Montorgueil, 1991
. Michel MAFFESOLI, Le Voyage ou la conquête des mondes, Dervy, 2003

. HOMERE, L'Odyssée
. DANTE, La divine Comédie
.......

Tout film - à commencer bien sûr par les road movies -, tout récit est en soi un voyage, fût-il immobile ; un parcours, souvent vers l'ouest. Nombreux aussi sont les films qui nous entraînent, pour un ultime voyage, vers les contrées de l'autre monde, par-delà la mort, ou bien qui suivent les pas d'un personnage déjà mort, à l'avance condamné. Pour n'en citer que quelques-uns :
. Tony GATLIF, Latcho Drom, 1992
. Mike NEWELL, Le Cheval venu de la mer (Into the west), 1992 . COSTA-GAVRAS, Eden à l'ouest, 2009
. Théo ANGELOPOULOS, Le Regard d’Ulysse, 1995
. Jean-Luc Godard, Pierrot le Fou, 1965
. Jean COCTEAU, Orphée, 1949
. Marcel CAMUS, Orfeu negro, 1959
. Shohei IMAMURA, La Ballade de Narayama, 1958
. Lina CHAMIE, La Voie lactée, 2006
. M. POWELL, E. PRESSBURGER, Une question de vie ou de mort, 1946
. Carlos REYGADAS, Japón, 2001 .
Francis Ford COPPOLA, Apocalypse now, 1979
. Elia KAZAN, America America, 1964
. Otto PREMINGER, Exodus, 1960
. Sean PENN, Into the wild, 2007
. Wim WENDERS, Paris Texas, 1984
. Joel COEN, O’Brother, 2000
. John FORD, Les Raisins de la colère, 1940
. Roberto ROSSELLINI, Voyage en Italie, 1953

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Les intervenants :

michel le bris

« Nous irons quelque jour, par-delà l'horizon, à la recherche de nos Irlandes. » Que serait un voyage sans le livre qui l'avive et en prolonge la trace - sans le bruissement de tous ces livres que nous lûmes avant de prendre la route ? Samarcande, Trébizonde, tant de mots, dès l'enfance, qui nous furent comme des portes, tant de récits, tant de légendes !

Né en 1944, Michel Le Bris milite au sein de la gauche prolétarienne et participe activement au mouvement de mai 1968, après avoir été rédacteur en chef de la revue Jazz hot. Il prend ensuite la direction de La cause du peuple, ce qui lui vaudra huit mois de prison.

Ecrivain, philosophe, journaliste, éditeur, homme sensible et de grande érudition, il s'éloigne des mouvements de lutte révolutionnaire et se consacre entièrement à la littérature. Mais il reste un homme de forte conviction qui se passionne entre autres pour les grands espaces, l'océan, les voyages et les grands aventuriers.  Il prône l'« imagination créatrice », ce souffle puissant qui portait les romantiques allemands, et il prend l'initiative d'éditer les œuvres d'« écrivains-voyageurs ». Son attachement à sa Bretagne natale et sa fascination pour l’Ouest américain transparaissent dans ses nombreux ouvrages, comme : Les Flibustiers de la Sonore (1998), Un hiver en Bretagne (1996) ou encore L' Ouest Américain, territoires sauvages (1999).

Lecteur assidu de Stevenson et de Conrad, défenseur d'une littérature voyageuse, il a créé en 1990, à Saint-Malo, le festival Etonnants Voyageurs. Il dirige également le centre d'art Abbaye de Daoulas, dans le Finistère, où il organise de grandes expositions.

Pour en savoir plus sur Michel Le Bris : fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Le_Bris

les conteurs de la jabotée

C'est en octobre 1999 que le groupe amateurs "Les Conteurs de la Jabotée" s'est créé, faisant suite aux "Conteurs Bleus"qui avaient participés activement au renouveau du Conte en Anjou dans les années 1980.

Pour nous, les conteurs de la Jabotée, le plaisir de raconter c’est partager ce qu'on aime, mais aussi transmettre un savoir millénaire (véhicule d’une vision du monde et d’une certaine éthique qui contribue à faire rêver, et à faire vivre des matières séculaires). Les histoires que nous partageons viennent de la nuit des temps. Ces contes et légendes éveillent la curiosité, développent l'imaginaire et poussent à la réflexion. Elles nous introduisent dans d'autres univers, merveilleux, fascinants, mythiques, fantastiques ou légendaires, mondes où tout est possible : où les animaux parlent, où les plantes deviennent de belles jeunes femmes et où tous les rêves, tous les désirs peuvent être exaucés !

pour faire connaissance avec Les Conteurs de la Jabotée : http://conteurs-de-la-jabotee.over-blog.com

clodine bonnet

Intervenante en ateliers d'écritures et en récits de vie, Clodine Bonnet aime travailler autour des lieux et des objets à la fois porteurs d'histoires particulières et vecteurs de symboles universels.

En animation de groupes, son expérience de formatrice permet à chacun de développer sa propre écriture qu'elle soit ludique, intime, ou autres. En collecte de récits de vies, son écoute mêlée aux paroles dites révèlent la particularité des uns et des autres, dans un lieu, un temps donnés.

Ses interventions se passent dans différentes structures éducatives ou culturelles, dans des lieux de vies, de soins... Ou aux domiciles de particuliers... Partout où les mots sont liens et liants !

pour faire connaissance avec Clodine Bonnet  : http://porte-plume.ecriture.over-blog.com

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Programme 2010

dead man

USA - 1995 - 121 minutes - cinémascope, noir et blanc

Réalisation :Jim Jarmusch
Western initiatique
Scénario : Jim Jarmusch
Image : Robby Müller
Musique : Neil Young
Interprètes : Johnny Depp (William Blake), Gary Farmer (Nobody), Robert Mitchum (John Dickinson), Iggy Pop (Sally), John Hurt (Schollfield), Steve Buscemi (le barman)

SUJET
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, William Blake, jeune comptable, se rend sur les terres encore sauvages de l'Ouest américain. Mais il s'y retrouve sans travail, et traqué malgré lui comme hors-la-loi. Accompagné par Nobody, un Amérindien lettré, rejeté par les siens, qui l'identifie à son homonyme, le poète William Blake, il s'engage dans un périple initiatique, toujours vers l'Ouest, qui le mène jusqu'aux rives de l'Océan Pacifique.