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sorcellerie : envoûtements et sortilèges

du mardi 6 au jeudi 8 avril 2010

mardi 6 avril, de 20h à 22h : Atelier d'écriture avec Clodine Bonnet
A la recherche du mot envoûtant

Quels mots nous ensorcellent, nous guérissent, nous envoûtent ?
Qu’ont-ils à nous dire ? Et celui-ci, ce mot là précisément qu’a-t-il de plus que les autres ?
Laissons-le parler, glisser, alterner entre le noir et le blanc.
Cherchons ensemble l’aiguille langagière, celle qui titille nos sens, nos désirs, plantée là, pile sur le mot !
Cinélégende, 51 rue Desjardins, Angers
Participation :15 € et 12 € (inscription : 06 24 78 19 07)

mercredi 7 avril, 20h : Conférence et projection de film
Dominique Camus
La sorcellerie aujourd'hui en France
La sorcellerie est-elle un mythe ou, au contraire, une réalité ? En s’appuyant sur une étude de terrain d’une trentaine d’années, nous approfondirons un phénomène, qui bien que discret concerne nombre de nos concitoyens. En autre, nous verrons quels sont les signes qui permettent à un individu de penser qu’il est victime de sortilèges et quels sont les tenants et les aboutissants de cette singulière forme de réduction du malheur que l’on nomme désenvoûtement ?
La Croix du Fau (France, 90 min.), film de Michel Favart
Débat
Pot amical
IPSA - Université Catholique de l'Ouest (entrée rue Merlet de la Boulaye/rue Michelet, à droite de l’ESEO), Angers
Participation aux frais : 3 € - étudiants : gratuit

jeudi 8 avril, 20h15 : Film
Jour de colère (Danemark, 98 min.) de Carl Dreyer, avec présentation et débat.

Cinéma 400 coups, 12, rue Claveau, Angers, tél. : 02 41 88 70 95

Tarifs habituels aux 400 Coups : 7,30 €, réduit 5,90 €, carnets 5 € ou 4,40 €

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Commentaires

Textes de Philippe Parrain

Carl Th. Dreyer (1889-1968) est une figure majeure de l'histoire du cinéma. Chacun de ses (rares) films a été le fruit d'une réflexion intense et d'un travail méticuleux. Après une série de films muets, il s'impose en 1928 avec La Passion de Jeanne d'Arc et ne réalise ensuite, jusqu'en 1964, que quatre longs-métrages (Vampyr, Jour de colère, Ordet et Gertrud) qui sont autant de chefs-d'œuvre. Jour de colère est un film d'une implacable rigueur, réalisé dans un somptueux noir et blanc. Il met en scène la vibrante interrogation d'Anne, âme sensible écrasée par son environnement social. Il nous parle de la vie et de la mort, du bien et du mal, des pouvoirs d'envoûtement de l'amour en butte au poids des lois morales.

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Thèmes mytho-légendaires et approche filmique

Jour de colère met en scène des sorcières, avec leurs philtres magiques, leurs envoûtements et malédictions. La dénonciation aussi de leur commerce avec Satan et le châtiment qui s'ensuit. Mais ici point de vieille au nez crochu, de soupe au crapaud, de chevauchée de balai ni de cérémonie du sabbat. Nous sommes dans la subtilité, dans l'intériorisation des pouvoirs. Si le film traite bien de la sorcellerie au XVIIe siècle, il s'attache surtout, comme pour l'héroïne de La Passion de Jeanne d'Arc, au désarroi, au questionnement d'une jeune femme face à sa mission, et à l'éveil des pouvoirs insoupçonnés de l'individu comme, pour changer de registre, Bess dans Breaking the waves ou Carrie dans le film de Brian de Palma.

Nous désirons approcher, pénétrer, les hommes que nous voyons sur l'écran. Nous désirons que le cinéma nous entrouvre une porte sur le monde de l'inexplicable.
Carl Dreyer
Dreyer nous parle de l'intimité des êtres, des femmes surtout, de leur quête de bonheur et de leur souffrance face à une société qui s'ingénie à les briser. Mais il se situe résolument dans une perspective spirituelle. Son constat ne se limite pas à une dénonciation sociale, ou historique ; il nous engage dans une réflexion métaphysique impliquant, entre Dieu et Diable, le destin de l'âme.

Le Diable et l'amour

La grâce certainement œuvre à travers le film. Mais c'est au déchaînement, ou plus précisément à l'émergence, à l'inéluctable montée du mal que l'on assiste, et à la menace du châtiment, martelée, dès l'ouverture et de façon récurrente, par le chant du Dies Irae.

Satan étend son pouvoir sur le monde, à commencer par ceux qui sont censés garantir l'ordre moral et social. Dreyer lui oppose le rachat par le sacrifice. Jusqu'à la fin de ses jours il a entretenu un projet auquel il était particulièrement attaché : la réalisation d'un film sur la vie de Jésus. Mais c'est par les femmes surtout, les victimes - Jeanne, Anne, Inger, Gertrud... - que peut venir le salut, par leur souffrance rédemptrice en tant que forme d'amour.

Le doute aussi peut être salutaire. Jean Sémolué note qu'il existe dans Dies Irae une « passion » d'Absalon. Alors que la jeune Anne est toute spontanéité, celui-ci reste engoncé dans ses préjugés, dans ses habitudes, ce qui ne l'empêche pas d'être meurtri dans l'épreuve. C'est au travers de sa mauvaise conscience (il n'est plus le même depuis la mort de la sorcière) que les sorts de Marte ou d'Anne peuvent se concrétiser.

Marte, elle, appartient à la nature opprimée par la société. Elle représente les anciennes croyances, antérieures à cet environnement rigoriste qui les diabolise. Son intrusion dans le décor du presbytère y est vécue comme une intrusion de Satan en personne, et ses cris de bête, lorsqu'elle est arrêtée ou suppliciée, révèlent sa nature profonde. La présence d'Anne et l'expression de son élan amoureux sont finalement ressentis de la même façon.

L'ombre et la lumière

Illustrant ce conflit, le film se bâtit sur des oppositions de « couleurs » : les noir et blanc bien tranchés, pour ainsi dire cliniques, expriment un monde convenu qui distingue sans ambiguïté le bien du mal ; tandis que les gris parlent de la vie et définissent aussi bien le personnage de Marte que les paysages naturels ou l'enveloppement de la nuit qui abritent les amours d'Anne et Martin ; Merete elle-même, brisée dans son intimité par la mort d'Absalon, abandonne provisoirement ses vêtements noirs : la gamme des gris représente la sensibilité en butte à l'orthodoxie. Elle manifeste en même temps cette magie fusionnelle qui lie entre eux les choses, les personnes, les destins, et que matérialisent ces longs mouvements de caméra coulant doucement de l'un à l'autre. Rien ne peut séparer l'arbre de son reflet (« ce qui est en bas est comme ce qui est en haut... »). La mort engendre la vie, et la vie engendre la mort, ce que mettent en évidence les montages parallèles qui associent les actions : le supplice de Marte et l'éveil d'Anne à l'amour, l'œuvre de séduction de celle-ci et la mort de Laurentius, et de façon avérée son souhait de la mort d'Absalon et la douleur qu'il en éprouve sur le chemin.

Au-delà des coïncidences, il y a entre ces événements une véritable causalité, même si celle-ci est inconsciente  : autant l'évolution des sentiments d'Anne sont déterminés par son ascendance ou par la malédiction de Marte, autant c'est par enchantement qu'elle séduit Martin, par sortilège qu'elle provoque la mort d'Absalon et sans doute par pouvoir sur les éléments qu'elle suscite la tempête.

Le charme de la magicienne s'oppose à l'oppression sociale, car le désir est contraint de passer par la révolte, l'insoumission. C'est le charme d'une jeune femme séduisante, aimante, et digne d'être aimée. L'envoûtement s'exerce par les mouvements enveloppants - celui des êtres les uns autour des autres, et celui de la caméra autour d'eux  -, et par la puissance du regard, que les yeux d'Anne soient dits brillants, innocents ou profonds. Le rythme du film participe à cette entreprise d'envoûtement. Les objets eux-mêmes sont chargés de pouvoirs, qu'il s'agise de la bière présentée à Absalon comme un philtre mortel, du manteau que Marte prend le temps de revêtir avant de fuir ou de celui qu'Anne n'omet pas de mettre avant de sortir la nuit avec Martin, ses cheveux dénoués et libérés de la coiffe, pour accomplir l'acte suprême.

Marte et Merete, de par leurs noms, apparaissent comme des doubles qui incarnent les deux polarités du «  mal  ». Dès le début, le montage juxtapose la sortie de Marte hors de sa masure, où elle préparait ses potions, et l'entrée de Merete, un récipient en mains, dans la salle du presbytère : un enchaînement dans le mouvement, classique dans la syntaxe cinématographique pour accompagner un personnage, qui ici assimile tout en les opposant les deux femmes, l'une qui fuit, l'autre qui s'impose. Et celles-ci n'incarnent-elles pas celles qui ont successivement eu «  autorité  » sur Anne  : sa mère et sa belle-mère. Mais il convient de noter que Martin aussi arbore ces mêmes consonnes qui, en français ou en d'autres langues, composent le mot «  mort  » ; et la fin du film le montre bien, libéré des enchantements, sous sa vraie nature, accusant la jeune femme.

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la croix du fau

De façon plus ostensible que dans Jour de colère, il s'agit ici de sorcellerie, telle qu'elle se pratique encore dans nos campagnes. Et même si le scénario y apporte une dose de romanesque, et sans doute de fantastique, il s'ancre indubitablement dans la réalité des pratiques, et dans l'imaginaire qui fonde celles-ci  : les sorts et les envoûtements, les dons attribués à certaines personnes, l'importance accordée aux gestes, aux mots, aux noms, la faculté d'agir sur le destin des autres. L'acte de sorcellerie consiste à recréer les conditions primordiales, à remonter aux mythes d'origine, à sortir du temps vécu. Comme le dit Hugues Berton, la matière est (...) perçue comme transfigurée, re-sacralisée.

La Croix du Fau oppose ces pouvoirs à la morale commune, celle que l'école de la République - comme autrefois l'Eglise - est censée cultiver. Celui qui est « poli », qui se plie aux règles sociales, s'oppose au sorcier, lequel se retrouve marginalisé. Mais il n'en bénéficie pas moins lui-même de dons qui le rendent d'autant plus pernicieux qu'il ne s'affiche pas pour ce qu'il est.

La Croix du Fau sème le doute : qui est sorcier, qui prend le contrôle de qui, avec quels moyens, et avec quels objectifs ? Qui est bénéfique, qui est maléfique ? Comme chez Hitchcock, le Diable n'a pas nécessairement la tête de l'emploi, et le « méchant » ne manque par de « charme », dans tous les sens du terme.

Car dans ce film, comme dans celui de Dreyer, l'exercice des pouvoirs ne se limite pas au domaine de la magie ; ils s'expriment tout aussi bien en termes de séduction, d'emprise psychologique et physique : que ce soit dans les relations amoureuses ou dans les liens familiaux, au travers de la musique ou par la force des envoûtements, certains personnages parviennent à captiver, contrôler ou assujettir certains autres, pour leur bien ou pour leur mal. Et dans les deux films, la transmission - par les femmes - est nécessaire, et inévitable, de génération en génération.

Enfin, entre réalité et fiction, le film réveille des mythes intemporels : l'affrontement des Frères ennemis, le combat des Titans qui confère à un simple conflit une ampleur cosmique, le pouvoir terrible de la Grande Mère...

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des sorcières bien aimées ?

On peut considérer la sorcellerie chez nous comme la rémanence d'anciens cultes, plus ou moins naturalistes, profondément ancrés dans la mémoire collective, qui auraient survécu par-delà le vernis superficiel de l'influence romaine et l'avènement du christianisme. Même si elle s'est aujourd'hui urbanisée, c'est dans nos campagnes le plus souvent qu'elle s'est développée, ce que nous rappelle l'étymologie commune des mots « paysan » et « païen ». Elle se définit en marge, en opposition à la société nouvelle, à ses normes imposées et communément admises. Le sorcier est fondamentalement celui qui est « à part ». Comme le remarque Hugues Berton, le sorcier est celui qui pratique une activité sédentaire parmi les nomades, tel le forgeron, ou celui qui pratique une activité nomade parmi les sédentaires, tel le berger.

Cette aristocratie de l'Olympe, en sa décadence, n'avait nullement entraîné la foule des dieux indigènes, la populace des dieux encore en possession de l'immensité des campagnes, des bois, des monts, des fontaines, confondus intimement avec la vie de la contrée. Ces dieux logés au cœur des chênes, dans les eaux bruyantes et profondes, ne pouvaient en être expulsés.
Jules Michelet, La Sorcière

Morgane et Viviane apprirent de Merlin les sortilèges capables de lier les hommes. Et la Diane que révéraient, dit-on, les sorcières pourrait bien avoir romanisé le nom de la grande déesse celtique Dana. Mais par-delà toute influence, il faut certainement chercher les fondements de la sorcellerie dans une sagesse populaire universelle, dans la connaissance immémoriale de certains secrets.

Des possédées de Loudun à la comtesse Bathory, de La Voisin à la bête du Gévaudan, la sorcellerie et le commerce avec le Diable ont engendré bien des fantasmes, fondés ou non : on a tendance à y ramener tous les phénomènes paranormaux, les cas de possession, les pratiques satanistes...

Le Diable, ce pauvre Dieu, a été aussi le dieu des pauvres et des opprimés. Les sociétés prospères doutent de l'existence de Satan mais, à la moindre alerte économique, on voit poindre ses cornes. Le retour du Sabbat a toujours précédé les révolutions.
Henri Dontenville, Guide de la France mystérieuse

On dit c ertes que les sorcières se sont longtemps rendues au sabbat les nuits de pleine lune, et qu'elles y ont révéré Satan en personne. Mais, en réalité, la sorcellerie proprement dite peut être simplement définie comme l'aptitude à intervenir, par des moyens occultes, sur le destin des autres.

Le sorcier apparaît dans les traditions comme une personne en relation directe avec des créatures surnaturelles : anciens dieux, esprits, démons ou le Diable en personne. Ses pouvoirs inspirent, chez ceux qui ne partagent pas sa science mais qui se voient contraints de faire appel à lui pour guérir ou se protéger, un respect craintif, avant de susciter le rejet et la vindicte lorsque l'on pense pouvoir avoir la maîtrise sur lui. Mais il est avant tout, dans la pratique un « tradipraticien » pour reprendre le terme proposé par Hugues Berton, un « technicien » qui exerce une fonction précise.

« Sorcières » s'est longtemps décliné au féminin : la femme n'est-elle pas traditionnellement liée au cycle de la vie et de la mort, ce qui en fait, selon Michelet, la pénétrante confidente en toute science d'observation ? Ce qui va de pair avec la diabolisation de la femme au Moyen-Age et aux siècles suivants. Mais il s'agit aussi d'une affaire d'hommes.

On ne devient pas sorcier de par sa volonté propre : certains signes, de naissance ou accidentels, comme des dissymétries corporelles (boiteux, borgnes...), marginalisent la personne et peuvent la désigner comme ayant le don. Les pouvoirs sont également transmissibles de génération en génération, et l'apprentissage se fait en accompagnent le maître et en le voyant opérer.

Le désensorceleur – qui peut aussi être prêtre ou guérisseur... - est connu dans la communauté ; on va le consulter. Le sorcier proprement dit, celui qui jette les sorts, ne se déclare habituellement pas comme tel, on se contente de le soupçonner. On peut parfois se demander s'il existe vraiment, s'il n'est pas une simple projection de l'esprit de ceux qui, subissant une série de malheurs, se croient ensorcelés. Mais qui peut le bien peut le mal, et inversement : celui qui a le pouvoir peut l'exercer dans un sens ou dans l'autre, et il est tentant de consulter celui qui lève les sorts pour améliorer sa situation financière ou amoureuse, voire pour se venger. Le sorcier répond à la demande, il n'est pas soumis à la morale.

Il n'est pas question ici de détailler les signes qui désignent quelqu'un comme tel, ni de décrire les actes de guérison ou les formes de maléfices, qui sont aussi nombreux que parfaitement codés, entérinés par le temps.

On peut dire que la croyance en la sorcellerie est en quelque sorte rassurante. Elle est symboliquement efficace, pour reprendre la formule de Claude Lévi-Strauss. En donnant un sens aux aléas de la vie, en proposant des moyens au sein de la communauté pour y répondre, elle propose une forme de régulation sociale : elle permet à l'ensorcelé d'entrer dans un réseau organisé, préexistant à ses difficultés (P. Gaboriau).

Les pouvoirs sorciers connaissent actuellement un renouveau médiatique. La bibliographie concerne en grande partie la jeunesse. La sorcière au cinéma, ou dans les séries télévisées, est le plus souvent une bonne sorcière, bénéfique, ou bien encore une victime, en tout cas inspirant la sympathie. S'agirait-il d'une revanche sur les siècles où elle faisait peur, ou bien d'une façon de l'amadouer ? Après tout, ne représentait-elle pas autrefois la féminité et la crainte que celle-ci pouvait inspirer, et la faveur dont elle bénéficie aujourd'hui pourrait participer de la démarche de réhabilitation de la femme dans la société.

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la sorcellerie en anjou

Comme dans les provinces avoisinantes, la sorcellerie est un phénomène minoritaire, mais encore très présent en Anjou. Le recul de la religion officielle n'empêche pas (ou favorise ?) l'extension, en ville comme à la campagne, des pratiques d'envoûtements et de sortilèges, indépendamment de l'influence des guérisseurs, magnétiseurs et de l'ensemble des médecines parallèles...

Historiquement, on relève quelques procès en sorcellerie à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe. Mais on n'y a pas connu l'hystérie qui a été observée en d'autres régions, et on n'y conserve la mémoire d'aucun bûcher, du moins à Angers. N'oublions pas cependant que l'angevin Jean Bodin, qui était philosophe, est connu pour avoir publié en 1580 le traité De la Démonomanie des sorciers, également connu sous le titre de Fléau des démons et des sorciers, qui longtemps fit autorité sur le sujet. Il y décrit en détail les pouvoirs des sorciers, donne les moyens pour reconnaître ceux-ci et préconise la torture en vue de leur élimination en masse.

biblio-filmographie

. Jeanne FAVRET-SAADA, Les Mots, la mort, les sorts : la sorcellerie dans le bocage, Gallimard, 1977
. Jeanne FAVRET-SAADA, Josée Contreras, Corps pour corps : enquête sur la sorcellerie dans le Bocage , Gallimard, 1993
. Jeanne FAVRET-SAADA, Désorceler, Editions de l'Olivier, 2009
. Hugues BERTON, Médecine et sorcellerie en milieu rural, Dangles, 2008
. Jules MICHELET, La Sorcière, 1962 - Garnier-Flammarion, 1966
. Jean-Michel SALLMANN, Les Sorcières, fiancées de Satan, Gallimard, 1989
. Edouard BRASEY, Sorcières et démons, Pygmalion, 2000
. Patrick GABORIAU, La Pensée encorcelée – La sorcellerie actuelle en Anjou et en Vendée, Le Cercle d'or, 1987
. Xavier MARTIN, Aspects de la sorcellerie en Anjou, 1570-1640, Presses de l'Université d'Angers, 1985

. Jean SÉMOLUÉ, Dreyer, Editions universitaires, 1962
. Philippe PARRAIN, Dreyer, cadres et mouvements, Etudes cinématographiques, Les Lettres modernes, 1967
. Jean SÉMOLUÉ, Carl Th. Dreyer, Cahiers du Cinéma, 2005

films :
. B. CHRISTENSEN, La Sorcellerie à travers les âges, 1922
. Daniel MYRICK, Eduardo SANCHEZ, The Blair Witch Project, 1999
. Robin HARDY, The Wicker Man, 1973
. Richard QUINE, L'adorable Voisine, 1958
. René CLAIR, Ma femme est une sorcière, 1942
. George MILLER, Les Sorcières d'Eastwick, 1987
. Griffith DUNNE, Les Ensorceleuses, 1999
. Clyde GERONIMI, La Belle au bois dormant, 1959
. David HAND, Blanche-Neige et les sept nains, 1937
et bien des films qui parlent d'envoûtement, en termes de séduction et de sujétion (les vamps...), ou d'emprise pyschologique (ceux d'Hitchcock, dans leur ensemble).

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Les intervenants :

dominique camus

Dominique CAMUS est ethnologue et sociologue. Auteur d'une thèse d'ethnologie soutenue à l'EHESS en 1985, Sorciers et jeteurs de sorts en Haute Bretagne, il a enseigné à l'université de Rennes 1 avant de se consacrer à l'étude des croyances populaires et des pratiques magiques dans la France d'aujourd'hui : les personnes qui sont créditées de « dons », les radiesthésistes, sourciers et devins, les guérisseurs, les sorciers...

Il est auteur de 13 ouvrages, dont :
. Pouvoirs Sorciers. Enquêtes sur les pratiques actuelles de sorcellerie, Imago, 1988, 2009
. Jeteurs de sorts et désenvoûteurs, Flammarion,1997-2000, 3 tomes
. La sorcellerie en France aujourd'hui, Editions Ouest-France, 2001, 2008
. Le livre des secrets. Les mots et les gestes qui guérissent, Dervy, 2001, 2007
. Enquête sur les Hommes du Don, Dervy, 2005-2006, 3 tomes ( Le don de vie, Paris, L'affrontement des forces, La maîtrise du destin)
. Le livre des conjurations. Les mots et les gestes qui protègent, Dervy 2007
. La Sorcellerie en France du Moyen-Âge à nos jours, Paris, Dervy 2009

Pour en savoir plus sur Dominique Camus : www.dominiquecamus.com et magie-sorcellerie.dominiquecamus.com

michel favart

Michel Favart réalise depuis 1971 des fictions pour la télévision. Il trouve son inspiration dans les grands romans de Maupassant, Balzac, Aragon et Simenon, ainsi que dans les faits divers, les romans policiers, et surtout dans l’observation de la vie quotidienne. Parmi ses nombreux films, on peut noter Les petits enfants du siècle (1974), La Maison piégée (1985), La nuit du coucou (1986), Les Alsaciens ou les Deux Mathilde (1995), Marion du Faouët (1996) et plusieurs épisodes de Louis la brocante.

voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Favart

Guy bédouelle

Théologien, Guy Bédouelle est depuis 2008 recteur de l'Université Catholique de l'Ouest, à Angers. Il est également un grand amateur de cinéma, auquel il a consacré de nombreux articles et deux livres :
. L’invisible du cinéma, ou Les Sentiers du rêve (Éd. de La Thune, 2006) e
. Du spirituel dans le cinéma (Éd. Du Cerf, 1985).

clodine bonnet

Intervenante en ateliers d'écritures et en récits de vie, Clodine Bonnet aime travailler autour des lieux et des objets à la fois porteurs d'histoires particulières et vecteurs de symboles universels.

En animation de groupes, son expérience de formatrice permet à chacun de développer sa propre écriture qu'elle soit ludique, intime, ou autres. En collecte de récits de vies, son écoute mêlée aux paroles dites révèlent la particularité des uns et des autres, dans un lieu, un temps donnés.

Ses interventions se passent dans différentes structures éducatives ou culturelles, dans des lieux de vies, de soins... Ou aux domiciles de particuliers... Partout où les mots sont liens et liants !

Pour faire connaissance avec Clodine Bonnet  : http://porte-plume.ecriture.over-blog.com

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Programme 2010

jour de colère

(dies irae)

Danemark - 1943 - 92 minutes noir et blanc
Film classique

Réalisation : Carl Dreyer
Scénario : Carl Dreyer, d'après la pièce Anne Pedersdotter de Hans Wiers-Jenssen
Image : Karl Andersson
Interprètes : Lisbeth Movin (Anne), Thorkild Roose (Absalon), Lerdoff Rye (Martin), Sigrid Neeiendam (Merete)

SUJET
Au XVIIe siècle, dans un village danois, le pasteur Absalon vit avec sa mère, Merete, et sa seconde épouse, Anne, qu'il a recueillie alors qu'elle était très jeune. Celle-ci ignore tout de ses origines et n'a pas encore découvert l'amour. L'irruption presque simultanée dans leur demeure de Martin, le fils d'Absalon, et de la vieille Marte Herlofs, accusée de sorcellerie, qui a bien connu la mère d'Anne, va bouleverser la vie de la jeune femme.

la croix du fau

France - 2002 - 90 minutes couleurs
Téléfilm (France 3)

Réalisation : Michel Favart,
d'après les travaux de Dominique Camus
Interprètes : Lisa Martino (Sylvia), Nino Gauzy (Eric), Vincent Winterhalter (Roland), Jérôme Kircher (Jean-Baptiste), Jacqueline Bir (la mère)

SUJET
Sylvia, une jeune institutrice, est nommée remplaçante dans l'école primaire de La Croix du Fau. On ne lui parle qu'à mots couverts de son prédécesseur, mort d'une mystérieuse crise cardiaque, au bord d'un étang. Elle rencontre un petit garçon, Eric, qui ne fréquente pas l'école. Il vit seul avec son père, Roland, une sorte de guérisseur qui s'est coupé du monde depuis la mort de sa femme et qui vit de ses interventions de rebouteux/désenvoûteur dans les fermes de la région. L'éducation de l'enfant n'est pas du goût de son oncle, Jean-Baptiste, un éleveur résolument tourné vers la modernité, qui sympathise avec Sylvia...