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Descente aux enfers : Les bas-fonds de l'enfer (La quête d'Orphée)

le mardi 31 mars , 19h45 : Film
Metropolis (Allemagne, 153 min.) de Fritz Lang, avec présentation et débat en présence de Louis Mathieu et de Didier Testu, militant syndical, union locale CGT, Angers.

Cinéma 400 coups, 12, rue Claveau, Angers, tél. : 02 41 88 70 95

Tarifs habituels aux 400 Coups : 8 €, réduit 6,30 €, carnets 5,30,15 € ou 4,70 €

jeudi 2 avril, 18h30 : Conférence
La grande ville infernale dans la littérature et le cinéma, par Véronique Vary, docteur en Littérature Comparée, diplômée de La Sorbonne Nouvelle (Paris III)

Aux Etats-Unis, entre les deux guerres mondiales, la grande ville américaine n'apparaît plus comme la Jérusalem Céleste de la Bible, la cité idéale dont rêvaient les premiers colons protestants. Elle grandit de façon anarchique, devient un foyer de révolte sociale, brasse un mélange de populations attirées par Les lumières de la ville, favorise l'émancipation personnelle et sexuelle sans frein et recueille toute la misère humaine. Pour le Vieux Continent qui l'observe et qui voit ses propres villes évoluer, c'est un incroyable et terrifiant laboratoire. Le roman et le cinéma vont se faire écho de cette fascination horrifiée qu'on retrouvera sous la plume de romanciers français et américains comme Céline, Simenon, Malet, Hammett, Dos Passos et Miller et devant la caméra de cinéastes de langue allemande comme Von Sternberg, Pabst, Wiene et Lang qui exporteront plus tard leur esthétique expressionniste aux Etats-Unis à travers le film noir. Ces créateurs transforment la ville moderne en espace infernal qui mène l'homme à sa perte.
Institut Municipal, place Saint-Eloi, Angers
Gratuit

et, du 25 avril au 3 mai
L'ANJOU SOUTERRAIN - un enfer de toute douceur ?

samedi 25 avril, 17h : Contes
Une balade ardoisière : contes et légendes, déambulation autour du Musée de l'Ardoise, avec les Conteurs de la Jabotée qui vous feront voyager au-delà du paysage - prévoir de bonnes chaussures

Musée de l'Ardoise, 32, chemin de la Maraîchère, Trélazé
Entrée : 4 € - gratuit pour les enfants (de 8 à 12 ans) accompagnés - Réservations : 02 41 86 70 80 - cinelegende@yahoo.fr.

samedi 25 avril, 19h : Conférence
Au coeur de l'ardoise
, avec d'anciens mineurs de fond

Musée de l'Ardoise de Trélazé Le Musée de l'Ardoise
Gratuit

jeudi 30 avril, 16h30 : Contes
Visite du musée, et après-midi contes : Les Intraterrestres, avec Annie Brethon

Musée troglodytique, 14, rue du Musée, Rochemenier : Le Village troglodytique
Entrée : 6 € - 3,50 € pour les enfants (de 6 à 12 ans) accompagnés - Réservations : 02 41 86 70 80 - cinelegende@yahoo.fr.

jeudi 30 avril, 19h15 : Film
Visite de la nouvelle scénographie du Mystère des Faluns (20 000 lieues sous les mers...), cocktail (sans alcool, avec amuse-gueules - on peut apporter de quoi se restaurer) et projection des Noces funèbres (USA, 75 min.) de Tim Burton

Le Mystère des Faluns, 7, rue d'Anjou, Doué-la-Fontaine : Le site des Perrières
Entrée : 4 € Réservations : 02 41 86 70 80 - cinelegende@yahoo.fr.

dimanche 3 mai, 15h30 : Film
Voyage au centre de la terre (USA, 132 min.)
Visite de l'exposition en cave Voyage au centre de la bulle

Caves Ackerman, 19 rue Léopold Palustre, St-Hilaire-St-Florent, Saumur : Les Caves Ackerman
Entrée : 4 €
Réservations : 02 41 86 70 80 - cinelegende@yahoo.fr.

Voir également le film de Patrick Manain : Dans les profondeurs de l'Anjou (52 min.)

Dans la perspective de cette manifestation, Cinélégende a proposé du 27 au 30 mars, en lien avec la Société de Mythologie Française, une session de formation au domaine et aux méthodes de la recherche en mythologie française. Voir les différentes communications.

Gratuit télécharger le livret au format PDF

Commentaires

Textes de Philippe Parrain

La pauvre Cecilia, lovée dans l'ombre au creux de son fauteuil, n'a d'yeux que pour le bel acteur au casque colonial, tout là-haut, sur l'écran. L'allégorie de La Rose pourpre du Caire assimile les spectateurs de cinéma à ces hommes que Platon enchaînait au fond d'une caverne, qui ne voyaient, du monde, que le reflet, mais qui, une fois libérés, s'ouvraient à la lumière, et pourquoi pas à l'amour...

Les cavités souterraines peuvent être prisons, lieux de labeur ou lieux de supplice, dont il est urgent de s'abstraire. N'oublions pas qu'elles sont étymologiquement enfer, du latin infernus, « inférieur, d'en bas ». Mais elles peuvent aussi être refuges, cocons, sites d'intimité qui permettent de se protéger de la dureté de la lumière extérieure. Tout comme ces films qui portent nos rêves les plus doux, aussi bien que nos angoisses.

Metropolis

Projet colossal ayant exigé neuf mois de tournage et 36 000 figurants, Metropolis ne réunit à sa sortie que 15 000 spectateurs. Ce n'est qu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale qu'on le redécouvre et qu'il est reconnu comme une oeuvre majeure, aboutissement du cinéma expressionniste allemand.

Une partie du film n'a pas été retrouvée, mais de multiples restaurations lui ont rendu justice en préservant la qualité de l'image et en mettant en valeur ses fabuleux effets spéciaux.

La partition originale de Gottfried Huppertz, écrite pour sa sortie, a été retrouvée et accompagne désormais le film. En visionnant le film, Goebbels proposa à Fritz Lang de lui confier la direction du cinéma nazi, mais le cinéaste s'empressa d'émigrer dès 1934.

Les Noces funèbres

Inspiré d'un conte russe et d'une légende juive qui a connu une grande diffusion, le film illustre un thème familier aux traditions populaires et à la mythologie : la communication entre les mondes des vivants et des morts.

Certaines périodes de l'année sont connues pour favoriser le passage de l'un à l'autre : on se rend le jour des morts en famille au cimetière et on banquette sur la tombe de ses proches. Au Mexique, le 2 novembre, on fait carrément la fête en mangeant, buvant, dansant et chantant dans les cimetières Ou bien, tout aussi joyeusement ce sont les morts qui surgissent parmi les vivants, comme au moment du carnaval.

Ces relations peuvent, dans certains cas, devenir dramatiques lorsque le vivant est, comme Eurydice, entraîné malgré lui. Elles se rapprochent aussi des mythes mélusiniens, qui célèbrent l'union, bénéfique mais fragile, avec une créature féérique, venue de l'autre monde.

Voyage au centre de la terre

Le film conserve la trame du roman de Jules Verne dont il est la meilleure des adaptations, mais il s'en éloigne largement dans les détails. Le symbolisme du labyrinthe reste central. Mais une femme se joint aux explorateurs, le personnage de l'oie renvoie au rôle de guide, de messager de l'autre monde (habituellement dévolu au chien), l'expédition découvre en chemin la légendaire Atlantide, et un suspense est créé avec l'agressive rivalité de Saknissem. Les images de synthèse étaient ignorées à l'époque, et les effets spéciaux sont pleins d'invention et de fantaisie (iguanes affublés d'une énorme crête dorsale, filmés au ralenti et en gros plan, incarnant des monstres antédiluviens...). Entre second degré et humour bon enfant, on se laisse prendre au jeu de ces aventures kitch qui évacuent tout sentiment de danger.

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thèmes mytho-légendaires du film

Le séjour souterrain est l'une des constantes les plus significatives du cinéma de Fritz Lang.
Alain Bergala
Le Tombeau hindou de Fritz Lang
De l'antre de la Mort où, dans Les trois Lumières, la jeune femme voudrait redonner vie à son fiancé, aux boyaux souterrains du Tombeau hindou d'où la horde des lépreux voudraient s'évader, et de la cave où M, le maudit, mis en jugement, s'effondre, au caveau où les contrebandiers de Moonfleet se retrouvent pour comploter, les espaces souterrains chez Lang sont toujours porteurs d'angoisse. À la fois descente au tombeau et retour à la vie utérine, ils représentent une plongée dans les troubles profondeurs de l'inconscient.

Le royaume des enfers

L'âme existe encore dans les Enfers, mais comme une vaine image, et sans corps.
Homère, Iliade
Freder face au pentacle
Après les enfers environnementaux, psychologiques et traumatiques qu'a explorés Cinélégende, c'est l'enfer social que dénonce Metropolis. Tout le film repose sur l'opposition entre l'obscure cité d'en bas et la ville lumineuse d'en haut, et entre les deux catégories d'hommes qui les habitent : les travailleurs et les nantis. Il s'agit bien entendu d'une mise en scène de la lutte des classes, qui s'exprime dans la topographie verticale des lieux : les gratte-ciel et les jardins du monde supérieur ; au-dessous les machines ; puis la cité ouvrière ; et tout en bas le labyrinthe des catacombes. En transposant sur le mode corporel, comme nous y incite la morale du film (et que semble symboliser l'apparition récurrente du pentacle, figuration du corps humain) : la tête (la conscience), les bras (la force productive), le ventre (la subsistance et la procréation), les viscères (l'inconscient)... On retrouve là l'idée de la maison-corps dont parle Bachelard où « l'escalier n'est plus qu'un axe de descente dans les profondeurs humaines». En termes spirituels, la cathédrale proclame au grand jour la promesse de médiation qui a incubé dans le secret de la crypte.

Les Romains aussi faisaient la distinction entre les espaces célestes où siégeaient, autour de Jupiter, les dii superi, « les dieux d'en haut », et les espaces chtoniens qui abritaient, autour de Pluton, les dii inferi, « les dieux d'en bas », les dieux infernaux. Et indubitablement le monde d'en-dessous, dans Metropolis, représente l'enfer. Maria pourtant qualifie de « frères » les deux catégories d'humanité, de même que Jupiter et Pluton étaient tous deux fils de Saturne.

Babel
La Bible dénonce l'orgueil comme la cause de la rupture de l'unité primitive : la révolte de Satan qui se trouve précipité dans les profondeurs de l'enfer, aussi bien que la prétention des hommes « supérieurs » de faire ériger Babel dont la pointe arriverait aux étoiles : ce monde arrogant qui se nourrit du labeur des sous-hommes et qui est dirigé par « Joh », dont le nom, évoquant celui de Jéhovah, suggère la puissance divine. Même si les communications ne sont pas coupées entre les deux mondes, le film insiste sur les portes qui les séparent : celle à deux battants que Maria ouvre pour découvrir, avec les enfants, le « miracle des Jardins éternels », ou bien celle que Freder franchit dans l'autre sens et qui le projette dans une fumée torride : l'enfer du monde laborieux.

Moloch

Le puits avalait des hommes par bouchées de vingt et trente, et d'un coup de gosier si facile qu'il semblait ne pas les sentir passer.
Victor Hugo, Germinal
Moloch
Le coeur de cet enfer est « M », la Machine centrale : M comme Metropolis, la « ville Mère », qu'il s'agisse de la mère englobante ou bien de la mère dévoreuse ; M comme la Terre-Mère qui porte ses enfants dans ses entrailles (celles de la cité ouvrière) et qui, au terme, les reprend dans son sein (les ossements qui jonchent les catacombes en témoignent)... Le film y associe le puissant démon Moloch, ce dieu païen auquel, selon la Bible, on sacrifiait les enfants en les jetant dans la fournaise. La Machine elle aussi avale ses enfants, et elle en fait de la chair à pâté vivante qu'elle broie entre les dents de ses engrenages. Et M, c'est encore le Mal incarné qui, de M le Maudit à Mabuse, a exercé une forte fascination sur Fritz Lang.
Freder attelé à la machine
Les machines s'imposent dès les premières images, soulignant la déshumanisation des ouvriers, des esclaves pour qui le travail retrouve son sens étymologique de « instrument de supplice » (cet homme qui, rivé à son cadran, surveille des ampoules qui s'allument, évoque le héros grec Ixion attaché pour l'éternité à sa roue) : liés, garrotés, ils sont projetés dans la bouche ouverte de Moloch, laquelle est véritablement la gueule de l'enfer. Et le sort de Josaphat, le bras droit de Joh, n'est pas plus enviable ; son inefficacité signe sa damnation : « Être licencié, cela signifie la chute ! Dans les profondeurs !»

Le mystificateur

Donne à la machine à forme humaine le visage de cette femme. Je veux semer la discorde entre elle et eux.
Joh Fredersen
La relève
Le Diable est à l'oeuvre dans Metropolis. Denis de Rougemont l'a démasqué dans cette injonction insensée marquant l'édification de Babel : «  Montez ! Et soyez comme des dieux, oubliez votre mesure d'hommes ! », tout en précisant que « tout le mal vient des étages, invention diabolique ». Il dénonce en même temps le grand Trucage et rappelle que le Malin est menteur et le Père de son propre mensonge, le falsificateur par excellence. C'est lui qui transforme les hommes en machines, et les machines en hommes, et c'est bien ce que fait Rotwang qui, avec sa main artificielle, n'est qu'en partie humain. À l'exemple du Rabbi Loew, qui singe le Créateur en donnant vie au Golem, ou du baron Frankenstein, il modèle et anime le robot qui provoquera le chaos et l'engloutissement de la ville. Comme le Diable, il s'ingénie à diviser, à exacerber les conflits, et, dans sa formidable frénésie de destruction, il trompe Joh Fredresen, dont pourtant il exécute le plan.

La création du robot
Le mensonge est omniprésent dans ce film où les contraires fusionnent et où les mythes sont détournés : Joh est un « dieu père » diabolique et tout puissant dont le fils descend sous terre pour racheter l'humanité ; Freder est un privilégié qui choisit de partager la misérable condition ouvrière, et tout christique qu'il soit, il est le fils de Hel, l'enfer (Hölle en allemand, Hell en anglais) ; Maria est une Jean-Baptiste féminine qui annonce et prépare la venue du médiateur, du Sauveur ; la rencontre avec Maria évoque aussi ces fils de Dieu qui, dans la Genèse, virent que les filles des hommes étaient belles ; Maria, la « Femme », est à double visage, à la fois vertueuse et fatale, aimante et maléfique : d'ailleurs, derrière le robot qui va prendre ses traits, le pentacle inversé (pointe en bas) affiche un signe diabolique ; et le cri de la foule face au bûcher de Jeanne d'Arc : « Nous avons brûlé une sainte ! », devient devant le bûcher de la fausse Maria : « Nous avons brûlé une machine !  ». Faudrait-il de la même façon détourner le happy end qui réconcilie solennellement travail et patronat ? La masse des ouvriers, pacifiée, s'avance d'un seul pas mécanique mais reste au bas des marches. Seuls leur délégué et Maria rejoignent le « cerveau » sur le parvis de la cathédrale.

La remontée des enfers

Je dois parcourir encore un long chemin cette nuit. Dans les abîmes ? chez mes frères?
Freder à Josaphat
Maria prêchant la bonne parole
Le parcours de Freder le mène au creux de la ville, jusque dans les plus intimes profondeurs de celle-ci. C'est là qu'il découvre, émerveillé, la figure tutélaire de la Femme, de l'initiatrice qui lui fournit la clef de sa quête et lui indique le chemin : un guide inspiré comme le fut Béatrice pour Dante. Serait-elle « la fleur éclose à l'entrée des voies souterraines et périlleuses » qu'évoque Henri de Régnier ? Il s'agit d'un voyage initiatique et périlleux où la magie interfère avec l'initiative : les portes s'ouvrent et se referment sans raison, déterminant sa progression. Et c'est en s'enfonçant dans les profondeurs des catacombes (le domaine de la mort), au plus bas, qu'il lui faut rechercher la vérité, le salut.

 

Freder et Maria sauvent les enfants
Au terme de l'initiation, il émerge littéralement des eaux, avec Maria et les enfants. Son périple représente ainsi le fantasme du retour au ventre maternel débouchant sur une nouvelle naissance (le nom maria désigne la Mère par excellence aussi bien qu'en latin « les mers »). De Jonas (ou Pinocchio) avalé par la baleine au soleil qui, en Egypte, tombe chaque soir dans la nuit, des enfants de Cronos dévorés par leur père à Thésée s'enfonçant dans le labyrinthe, ou de sainte Marguerite engloutie par le dragon au petit Chaperon rouge mangé par le loup (dans la version des frères Grimm), les mythes ne manquent pas qui évoquent cette dynamique d'engloutissement et de régénération. Car tous ces héros ressortent finalement à la lumière, grandis, de ce séjour dans d'obscures entrailles.
L'amour de Freder et Maria triomphe
Mais sur cette aspiration régressive aux origines se greffe une autre lecture mythologique : une héroïque descente aux enfers suivie d'une victoire sur les forces ténébreuses. D'abord attiré par les profondeurs, Freder remonte à la surface, en entraînant avec lui la foule des damnés : toute la population des bas-fonds qui y croupissait. À la soumission des ouvriers succède leur révolte incontrôlée, et ils se trouvent repoussés vers les étages supérieurs. Mais c'est Freder qui, après les vraies et fausses promesses des deux Maria, les libère de leur asservissement et de leur fureur, à l'exemple de Jésus descendu aux enfers pour en arracher les justes de l'Ancien Testament. À l'exemple d'Orphée également, il y va délivrer la femme aimée, à ceci près que, lui, il parviendra à la sauver. Ce sont eux qui, revenus du pays des morts, en quelque sorte ressuscités, apportent la prospérité promise par la réconciliation sociale. Déméter, elle aussi, en retrouvant sa fille aux enfers, avait rendu sa fertilité à la terre.

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le ventre de la terre

A Hadès échurent les ténèbres brumeuses.
Homère, Iliade

Le choix de situer le séjour des morts, et tout particulièrement celui des réprouvés, sous nos pieds (six feet under...) est quasiment universel, et si l'on enterre les morts avec une lourde dalle posée au-dessus, c'est bien sûr pour les empêcher de remonter à la surface. Ce que pourtant ils arrivent parfois à faire comme en témoignent les traditions populaires et nombre de films... Ils ont plutôt vocation à hanter les cryptes ou de profondes cavernes aux fonds ténébreux, tandis que le feu qui surgit, inextinguible, de la bouche des volcans plaide pour l'existence souterraine d'un feu éternel.

Vers les profondeurs

En haut l'inintelligible, en bas l'inextricable ; sous la confusion des langues il y avait la confusion des caves ; Dédale doublait Babel.
Victor Hugo, Les Misérables

Les espaces souterrains sont, pour l'imaginaire, foncièrement labyrinthiques. Ils reflètent les méandres du subconscient, du « ça » comme l'appellent les psychanalystes, ce qui explique la fascination qu'ils exercent, une fascination souvent mêlée à une forte appréhension : la descente dans ces obscurs boyaux implique à la fois le risque de la chute et l'angoisse de se retrouver ingurgité, digéré par un monstrueux organisme.

The Descent
Ils nous arrachent à la réalité quotidienne en même temps qu'à la temporalité ; ils nous incitent à régresser dans le passé, comme en témoigne le film The Descent de Neil Marshall (2005) : un groupe de six filles - amatrices de spéléo - partent à la découverte de cavités inexplorées. Elles descendent toujours plus profond et trouvent soudain un piton d'ancrage d'un ancien modèle, ce qui signifie que la grotte a déjà été explorée. Elles trouvent ensuite un casque du XVIème siècle, puis des peintures préhistoriques, des squelettes d'animaux, et elles doivent enfin affronter de monstrueux humanoïdes antédiluviens qui habitent ces insondables abîmes et qui les entraînent jusqu'aux sources du temps en faisant ressurgir leurs pulsions refoulées.

Il s'agit, pour ces apprenties spéléologues, d'une véritable descente en enfer, dont elles ne sortiront pas indemnes. D'autres avant elles se sont aventurés dans ce périlleux voyage : la déesse Inanna qui, en passant les sept portes du royaume souterrain, se voit dépouillée de tout jusqu'à ce que son cadavre se retrouve accroché à un clou ; dès qu'il pénètre dans les Enfers, Énée est agressé par des monstres ; après avoir erré dans une forêt profonde et rencontré des bêtes sauvages, Dante, une fois passée la porte fatidique, y découvre un monde angoissant :

Eugène Delacroix, La Barque de Dante
Là, soupirs et sanglots, cris perçants et funèbres
Résonnaient au milieu de profondes ténèbres :
Dans mon saisissement je me mis à pleurer.
Idiomes divers, effroyable langage,
Paroles de douleur et hurlements de rage,
Voix stridentes et voix sourdes, mains se heurtant ;
Tout cela bruissait confusément dans l'ombre,
Tournoyant sans repos dans cet air toujours sombre,
Comme un sable emporté par le vent haletant.
St Christophe, Sveta Precista (Macédoine)
Hercule, lui, s'y risque pour en ramener Cerbère, le terrible chien à trois têtes. Curieusement, quelque soit le rôle qui lui soit imparti, on relève souvent la présence d'un canidé contrôlant l'accès aux enfers. Le dieu-chacal Anubis juge les morts en Égypte, un renard noir est, en Sibérie, le messager des enfers qui y entraîne les héros, c'est un chien noir qui, en Bretagne, conduit les âmes des pécheurs au fond du Yeun-Ellez, vers l'au-delà, et saint Christophe est un passeur psychopompe, parfois représenté avec une tête de chien...

Le séjour aux enfers n'est pas nécessairement sinistre. C'est là qu'Homère situe les Champs Élyséens, réservés aux gens vertueux, où règne un éternel printemps : « C'est là que la plus douce vie est offerte aux humains. » Nombre de civilisations y envoient indifféremment tous les hommes, quels que soient leurs mérites, qui y mènent une vie guère différente de celle qu'ils ont connue sur terre. Pour les Celtes irlandais le sidh, ou pour les Bretons l'anaon, qui se trouvent loin vers l'ouest ou bien cachés sous les tertres, représentent un autre monde où les fées et des morts connaissent une parfaite félicité. Par contre lorsque saint Patrick découvrit son « Purgatoire » au fond d'un puits, c'était devenu un terrible lieu de pénitence, Il faut dire que le christianisme avait entretemps imposé une tout autre conception de cet enfer souterrain. Loin du Paradis, il était devenu un lieu de châtiment et de supplices...

Les recoins des ténèbres

Ce n'est point un enfer, c'est le séjour des merveilles.
Cervantès, Don Quichotte de la Manche
Habitat troglodyte en Anjou
Traditionnellement le monde souterrain est associé aux enfers. C'est bien ainsi que Zola décrit la mine. Mais on vient de voir que les enfers peuvent aussi se montrer accueillants, du moins pour les âmes méritantes. Il en va de même pour l'ensemble des domaines du dessous. Bachelard à leur sujet parle de rêveries du repos, et il décèle « une véritable continuité entre la grotte et la maison ». La pénétration de ces espaces d'intimité aux formes enveloppantes suggère inévitablement un retour au sein maternel. Ce sont en même temps des lieux qui réveillent bien des fantasmes et des hantises.

Paul Sébillot observe que la terre que nous foulons « est percée d'une multitude de trous, tantôt presque superficiels, tantôt très profonds, de galeries qui aboutissent à des microcosmes, [voire,] à des étages variés, [à] de véritables mondes. » L'imaginaire a vite fait de s'emparer de ces territoires : de modestes cavités deviennent de vastes cavernes, de fabuleux trésors y sont cachés, des faits extraordinaires - sinistres pour la plupart - s'y sont déroulés, et de rudimentaires boyaux sont réputés relier, sur des kilomètres, et en passant sous le lit des rivières, châteaux et églises, voire la mer : un enfant tombé dans la fontaine de la Godeline, à Angers, aurait été retrouvé vivant en aval de Nantes...

Illustration pour Le Foyer Breton d'E. Souvestre
Il s'agit par ailleurs d'un monde habité où pullule une multitude d'êtres dont témoignent les traditions populaires : le Diable bien entendu, tout au fond, mais surtout toutes sortes de fées, de lutins ou de nains, qui s'agitent sous terre, que certains entendent à travers le sol converser, jouer de la musique ou faire leur cuisine, et qui s'échappent occasionnellement de leurs terriers. Ils sont d'ordinaire plutôt conciliants, rendant volontiers service, entretenant de bons rapports avec la population locale, même s'il leur arrive de jouer des tours. Mais il ne faut surtout pas les contrarier ni se moquer d'eux : très susceptibles, ils peuvent se venger, voire carrément s'en aller, disparaître. Ce qui a dû souvent se produire, puisqu'on ne les voit plus guère dans nos campagnes. Ces êtres merveilleux auraient-ils perpétué le souvenir d'anciennes divinités rustiques qui, avec le temps, auraient été repoussées dans l'oubli ? À moins qu'il ne se soit agi de personnes socialement défavorisées, ayant choisi les souterrains pour domicile, vivant en marge de la société et attachées à d'antiques traditions d'avant le christianisme. Voire, en remontant plus haut dans le passé, la survivance (réelle ou fantasmée) d'une population d'« hommes des cavernes ». Les anciens dieux irlandais, les Tuatha dé Danann, n'ont-ils pas été contraints, avec l'arrivée d'une nouvelle race d'envahisseurs, de se réfugier dans le monde souterrain ?

Les récits liés à l'existence des souterrains sont multiples, même s'ils sont relativement rares en Anjou où la mémoire conserve la trace du creusement des cavités, ce qui semble exclure la présence immémoriale du petit peuple. On y relève quand même quelques faits : - - on signale des trésors enfouis en plusieurs endroits (Louerre, Lasse...) ; des « veaux d'or » seraient enterrés dans la Cave peinte de Brain-sur-Allonnes, dans la Cave des 7 Demoiselles près du Puy-Notre-Dame, à Pontigné ou à Noyant-Méon,
- on dit qu'une galerie relie la Baumette à Pruniers, en aval d'Angers, en passant sous la Maine ; des carrosses pouvaient s'y croiser,
- le géant Maury a été immobilisé, attaché par l'oreille, par Gargantua sous le rocher de Pruniers,
- à l'exemple de cette femme qui fut séquestrée par un ours dans une grotte avant de donner naissance à Jean de l'Ours (lequel, entre autres exploits, plongera plus tard dans un puits profond pour en libérer trois princesses), une certaine Jeanne fut enlevée par le Diable à St-Georges-des-Sept-Voies et enfermée sous le Mont-Blanc. Mais lorsqu'elle se trouva enceinte, elle demanda grâce et parvint à faire baptiser l'enfant sur le point de naître, ce qui sauva son âme,
- en dissimulant une lame de faux à l'entrée de son repaire, le moine Mauron, à St-Florent-le-Vieil, piégea et tua un dragon qui gîtait dans une grotte ;
- tout à son oraison, le même Mauron s'endormit pendant cent ans dans une grotte sous le mont Glonne avant de reparaître, comme le firent, dans une caverne d'Éphèse, les sept Dormants.

Orson Welles dans Le troisième Homme de C. Reed
La mythologie contemporaine, et le cinéma ont reporté sur de nouveaux espaces les fantasmes engendrés par ce type de lieux : les abris souterrains (Underground de Kusturica), les tranchées (Les Sentiers de la gloire de Kubrick), les toilettes d'un grand hôtel (Le Dernier des hommes de Murnau), les égouts (Delicatessen de Caro et Jeunet), le métro (Subway de Besson),.. se peuplent d'êtres ambigus, terrifiants ou charmants. C'est ainsi que Jacques Demy, dans son film justement intitulé Parking, a pu faire revivre le mythe d'Orphée.

Le complexe d'Orphée

Fils du sang des dieux, ô Troyen fils d'Anchise, la descente dans l'Averne est facile : nuit et jour est ouverte la porte du sombre Dis. Mais revenir sur ses pas et sortir vers les brises d'en haut, c'est là la difficulté, c'est là l'épreuve.
La Sibylle s'adressant à Énée dans L'Énéide

La descente aux Enfers est par principe à sens unique. Il en est beaucoup cependant qui en sont revenus au terme de leur voyage. Il suffit pour s'en convaincre de considérer toutes les descriptions qui nous ont été transmises de ces contrées lointaines. Certains, comme Dante, sont restés de simples touristes ; d'autres, comme Ulysse ou Énée, sont allés rendre visite à quelques résidants de ces lieux. Psyché y est allée quérir une partie de la beauté de Perséphone et Héraclès capturer Cerbère, avant de délivrer Thésée. Dionysos et Admète libèrent respectivement Sémélé et Alceste ; et, après la sumérienne Inanna, Déméter, en quête de Perséphone, ramène à son retour la fertilité sur terre. Jésus, lui, y descend entre sa mort et sa résurrection pour délivrer les justes de l'Ancien Testament - voire, selon certains, tous les justes de l'humanité -, à commencer par Adam et tous les prophètes qui n'ont pu bénéficier de son message de salut et qui, jusque là, végétaient dans d'obscures limbes.

J. R. Stanhope, Orphée et Eurydice
Orphée en quête d'Eurydice est sans conteste le plus emblématique de ces aventuriers des profondeurs : il parvient, grâce à sa musique enchanteresse, à arracher son épouse bien-aimée au royaume des morts. Mais sur le chemin du retour il ne peut s'empêcher de se retourner vers elle, comme Hadès le lui avait interdit, et il la perd à jamais. On trouve un écho de ce mythe jusqu'au Japon, où le dieu Izanagi se rend en enfer pour en faire sortir sa compagne Izanami. Celle-ci lui demande de ne pas la regarder, et lui aussi perd patience : c'est un cadavre en décomposition que finalement il ramène...

Ces récits marquent la volonté d'arrêter le cours du temps, de refuser la fatalité de la mort : ne pas accepter que les disparus, les défunts soient condamnés à être ensevelis, sous le sable comme le dit François Ozon, ou sous une dalle, comme la mère de la fillette dans Ponette de Jacques Doillon. À défaut d'aller les chercher jusqu'au fond de l'enfer, il faut pouvoir les faire revenir, de la même façon que Jésus a arraché Lazare à la nuit du tombeau. Mais ces allers-retours ne sont pas sans danger : on ne sait pas toujours quels personnages infernaux on risque de faire remonter à la surface...

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le monde souterrain de l'anjou

Cave au Coudray-Macouard
Il en est des provinces comme des hommes : elles ont leurs secrets, leurs parts d'intimité et préfèrent parfois ne pas tout révéler à des regards étrangers. Il arrive même qu'elles se cachent bien des choses à elles-mêmes, et il n'est peut-être pas exagéré de parler à leur égard d'un véritable « subconscient ».

L'Anjou apparemment ne s'embarrasse pas de mystères. Une douce lumière y baigne de paisibles paysages, et la vie s'y déroule sans grandes surprises. Mais il ne faut pas se fier aux apparences. La région abrite des tréfonds obscurs que l'on est loin de deviner : une face cachée, pour ne pas dire honteuse, dont on entrouvre seulement la porte pour aller y déguster le vin, lorsqu'il repose encore en cave, ou bien pour manger dans un restaurant troglo.

Mais, pour peu que l'on y prête attention, on s'aperçoit que ce ne sont là que des portes d'accès vers d'autres espaces : un monde souterrain, tout entier creusé de main d'homme, qui affleure ici ou là, à flanc de coteau, au coeur des villages, au détour d'un chemin ou au sein des fourrés... Un banal trou, au milieu d'un champ, recouvert d'une vieille claie de bois, peut donner accès à de fabuleux paysages : vingt mètres plus bas, des dizaines de salles d'anciennes carrières.

Plusieurs milliers de kilomètres de galeries se développent ainsi sous nos pas, creusés dans le calcaire ou dans le schiste ardoisier, dans le charbon, les minerais de fer, d'or ou d'uranium, constituant un fabuleux patrimoine, inextricablement lié à la vie de la population en des temps plus ou moins proches.

Exploration d'un souterrain refuge
Cependant la plupart de ces espaces sont négligés, volontairement ou involontairement oblitérés. On se garde d'en parler, et il faut parfois se faire archéologue pour reconstituer des faits datant d'un demi-siècle... Il faut dire que certains d'entre eux étaient avant tout des caches, et qu'ils ont longtemps constitué des refuges lors de périodes troublées. Même s'il ne s'agissait pas toujours de fuir l'ennemi, le sous-sol permettait de s'isoler, d'échapper à la pression sociale, au bruit et aux intempéries. De vivre aussi en marge de la société pour ceux qui n'avaient pas les moyens de posséder une vraie maison.

Les fonds de la Mine Bleue
Le monde souterrain de l'Anjou est fondamentalement lié à l'extraction de la pierre : on s'installait dans le Saumurois à l'entrée des carrières, et la pierre dégagée par le creusement de nouvelles cavités permettait d'édifier des dépendances, tandis que dans l'ouest du département ce sont les ardoisières et les mines qui sont à l'origine des espaces creusés. Mais là aussi, on avait tendance à oublier ceux qui travaillaient au fond, dans l'obscurité.

Les sites d'extraction sont fermés ; les champignonnières, qui s'étaient installées dans les anciennes carrières, sont abandonnées ; les anciens habitants troglodytes sont remontés à la surface. Tous ces espaces, qui étaient autant de lieux de vie, se voient désertés, voués à l'abandon et à une inévitable dégradation, quand ils ne servent pas tout simplement de dépotoirs.

L'Hélice terrestre, à St-Georges-des-7-Voies
Ils n'en proposent pas moins de fabuleux paysages qui démultiplient leur force onirique. Ils nourrissent l'imaginaire de tous les fantasmes dont ils sont porteurs, et de nouvelles générations s'ingénient à les mettre à jour, à les réhabiliter et à les ré-habiter. Des familles s'y blottissent comme dans un cocon protecteur. De nouvelles activités, culturelles, ludiques, artistiques, événementielles... y trouvent refuge. Par petites touches, tout un univers se remet à vivre. Certains entreprennent même de creuser à nouveau en laissant parler leur imagination.

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Programme 2014-15

metropolis

Allemagne - 1927 - 153 minutes noir et blanc muet (intertitres français)
société-fiction : le bas et le haut

Réalisation Fritz Lang
Scénario Thea von Harbou, Fritz Lang
Image Karl Freund
Effets spéciaux Eugene Schüfftan
Musique Stanley Meyers
Décors
Willy Muller
MUSIQUE
Gottfried Huppertz
INTERPRÈTES  Gustav Fröhlich (Freder), Brigitte Helm (Maria et la machine humaine), Alfred Abel (Fredersen), Rudolf Klein-Rogge (Rotwang)
Interprètes : Robert de Niro (Michael), Christopher Walken (Nick), Meryl Streep (Linda), John Cazale (Stan), John Savage (Steven), Rutanya Alda (Angela)

SUJET
2026. Un peuple d'ouvriers trime dans les souterrains d'une fabuleuse métropole afin d'assurer le bonheur des nantis qui vivent dans la partie haute de la ville. Maria, une femme de la ville basse, emmène clandestinement des enfants d'ouvriers visiter la ville haute ; on la chasse, mais Freder, le fils du dirigeant de Metropolis, la voit et tombe amoureux d'elle. Descendant dans la ville basse pour la retrouver, il découvre la dramatique situation des travailleurs. Cependant Maria prêche l'égalité entre les classes et annonce la venue d'un médiateur, tandis que l'inventeur Rotwang façonne un robot à l'image de Maria afin de semer le chaos parmi les ouvriers...

Les noces funèbres

USA - 2004 - 75 minutes - animation
incursion chez de joyeux défunts

Réalisation Tim Burton, Mike Johnson
Scénario John August, Pamela Pettler et Caroline Thompson
Image Pete Kozachik
Décors Alex Macdowell
Musique Danny Elfman
Interprètes(voix en vo et vf) Johnny Depp / Bruno Choël (Victor Van Dort), Helena Bonham Carter / Laurence Bréheret (Emily, la mariée défunte), Emily Watson / Céline Mauge (Victoria Everglot), Albert Finney / Georges Claisse (Finis Everglot), Christopher Lee / Pierre Hatet (Le pasteur)

SUJET
Victor est fiancé à la belle Victoria. Mais il épouse, sans le vouloir, une défunte et mystérieuse mariée qui l'entraîne sous terre. Il découvre ainsi, tandis que sa promise l'attend, le royaume des morts : un monde où la vie s'avère bien plus colorée et joyeuse que celui des vivants...

voyage au centre de la terre

USA - 1959 - 132 minutes - couleurs
périlleuse excursion en sous-sol

Réalisation Henry Levin
Scénario Charles Brackett, Robert Gunter et Walter Reisch d'après Jules Verne
Image Leo Tover
Musique Bernard Herrmann
Décors Franz Bachelin, Herman A. Blumenthal et Lyle R. Wheeler
Interprètes James Mason (professeur Lindenbrook), Pat Boone (Alec), Diane Baker (Jenny), Arlene Dahl (Clara), Tayer David (Saknussem)  

SUJET
Le professeur écossais Lindenbrook est convaincu que l'explorateur Arne Saknussem est parvenu, en descendant par la bouche d'un volcan éteint en Islande, jusqu'au centre de la Terre ; il y aurait laissé la vie. Accompagné d'un étudiant, de la veuve d'un vulcanologue assassiné, d'un vigoureux Islandais et de la cane qui suit celui-ci, il entreprend un extraordinaire périple dans les profondeurs de la Terre. Mais le comte Saknussem, héritier de l'explorateur disparu, s'est lancé à leurs trousses pour récolter les fruits de cette découverte...