Cinélégende

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l'évolution à pleines dents

19-20 novembre 2009

mercredi 18 novembre, de 20h à 22h : Atelier d'écriture
Dévorer les livres, découper les textes jusqu'à trouver sa propre écriture

avec Clodine Bonnet.
Cinélégende, 51 rue Desjardins, Angers
Participation : 5 € (inscription : 06 24 78 19 07)

jeudi 19 novembre, 20h15 : Film
Le Cauchemar de Darwin (France/Autriche/Belgique, 107 min) de Hubert Sauper, avec présentation et débat en présence de Louis Mathieu.
Cinéma 400 coups, 12, rue Claveau, Angers, tél. : 02 41 88 70 95
Tarifs habituels aux 400 Coups : 7,30 €, réduit 5,90 €, carnets 5 € ou 4,40 €

vendredi 20 novembre, 16h15 : Conférence
Philippe Danton
Les plantes carnivores... une révolution végétale ?

Pot amical, mini-exposition sur les plantes carnivores et projection du court-métrage de Julien Lefer L'avant-dernier Repas
Institut National d'Horticulture et du Paysage - 2 rue André Le Nôtre- Angers
Gratuit

vendredi 20 novembre, 20h30 : Film
La petite Boutique des horreurs (USA, 93 min) de Frank Oz, avec présentation et débat en présence de Philippe Danton
Institut National d'Horticulture et du Paysage - 2 rue André Le Nôtre- Angers
Gratuit

Manifestation dans le cadre de la Fête de la Science et de l'exposition Darwin : Mission Galapagos du Muséum des Sciences Naturelles d'Angers, avec le soutien du Conseil Régional.

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Commentaires

Textes de Philippe Parrain

Dans Le Cauchemar de Darwin, j'ai essayé de transformer l'histoire du succès d'un poisson et le boom éphémère autour de ce « parfait » animal en une allégorie ironique et effrayante du nouvel ordre mondial.
Hubert Sauper

Une polémique a mis en cause la véracité des faits décrits dans le film. Mais les images, les témoignages demeurent, et même si certains points peuvent être contestés, le film s'impose en tant qu'œuvre de création aussi bien qu'en tant que document à charge : à partir d'un cas concret, une puissante dénonciation des dérives du monde actuel, une réflexion sur le devenir de l'espèce humaine mis en regard avec l'extinction d'espèces de poissons, une parabole sur l'avidité et la dévastatrice voracité qui permettent à certains de se développer exagérément aux dépens des autres.

Par ailleurs La petite Boutique des horreurs est un film atypique et surprenant, kitsch et déjanté, devenu film-culte. Le scénario qui, par-delà le film d'horreur et la comédie musicale, en appelle à l'humour et à la conscience sociale, s'inscrit dans une tradition née à la fin du XIXème siècle qui a engendré une nouvelle mythologie : celle des plantes carnivores, devenues anthropophages.

Outre Steve Martin qui incarne un incroyable dentiste sadique, on reconnaît dans les rôles secondaires plusieurs acteurs comiques célèbres aux Etats-Unis : Bill Murray, James Belushi, Christopher Guest et John Candy.

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Thèmes mytho-légendaires

C'est la gueule qui arrive à symboliser toute l'animalité.
Gilbert Durand

Cinélégende propose la rencontre de deux films, de genres bien différents, autour d'une interrogation aussi vieille que l'humanité, qui transparaît dans nombre de mythes, contes et légendes ; une hantise que l'on pourrait formuler ainsi : Qui mange qui ?

La petite Boutique des horreurs en parle en termes de botanique et sur un plan fantasmatique, aussi bien qu'en termes de compétition sociale. Le Cauchemar de Darwin se situe sur les plans écologique, économique et politique ; il rend compte d'une terrible réalité. Mais tous deux portent le même regard horrifié que celui des anciens, lorsqu'ils découvraient que Saturne dévorait ses propres enfants ou que des dragons exigeaient leur ration de chair humaine.

Tous deux mettent tragiquement en scène le cycle de la vie – de la vie et de la mort – dans lequel sont engagés les individus et les classes sociales, les espèces et même les règnes, cycle qui impose que les uns se nourrissent de la vie des autres. Tous deux opposent la sauvagerie destructrice de la nature à la civilisation, la voracité à l'innocence. Cet affrontement entre raison et violence des pulsions est à la base de nombre de récits ; ne serait-il pas aussi une des clefs de lecture pour bien des films ?

Il s'agit dans les deux cas de pauvres gens, qui ne mangent pas à leur faim, qui aspirent à une vie meilleure, et qui se trouvent à la merci de redoutables prédateurs.

- Oh ! grand-mère, quelle grande bouche et quelles terribles dents tu as !
- C’est pour mieux te manger, dit le loup, qui fit un bond hors du lit et avala le pauvre petit Chaperon rouge d’un seul coup.
Jacob et Wilhelm Grimm

Au début, l'ombre d'un avion, requin ou faucon, glisse sur l'eau ; n'aurait-il pas aussi une allure de dragon ailé, être par nature amphibie ? L'image précise tout de suite : la co-existence des espèces - homme et guêpe par exemple - est-elle possible ?... Au début, une jolie petite fleur dans une boîte de conserve... Et à la fin, un avion, ordinaire, qui s'envole ; ou bien une petite fleur inoffensive blottie dans une haie. Reste à savoir ce qui a été révélé, ce qui s'est passé entre-temps.

Et l'on ne peut s'empêcher de remarquer que le nez de l'avion prédateur ressemble à une tête de poisson, aussi bien qu'à la fleur d'Audrey II, la plante anthropophage, tandis que son ventre s'ouvre pour montrer ses entrailles. Ce qui nous rappelle que Jonas et Pinocchio étaient engloutis dans la baleine, tandis que le chasseur parvenait à arracher le petit Chaperon rouge du ventre du loup...

Les dents sont omniprésentes dans les deux films, avec le personnage du dentiste ou, au-delà de la faim, avec celles des crocodiles qui sont à l'affût. Le SIDA ne serait-il pas lui aussi denté ?

L'allégorie est inévitablement sociale. Mais il ne faut pas oublier la dimension sexuelle qu'implique tout naturellement l'idée de dévoration. La femme, dans les deux films, est la victime par excellence. Par contrecoup, c'est elle qui est désignée comme prédatrice et que l'on craint, comme l'on pouvait craindre Lilith, les lamies, Kali ou la gwrac'h bretonne dont la nature terrible et hideuse ne l'empêche pas d'être séduisante et attirante, et de porter bonheur.

Il y avait une fois la fille d'un démon qui avait la vulve hérissée de dents. Lorsqu'elle apercevait un homme, elle se transformait en jolie jeune fille ; elle le séduisait, lui coupait son pénis qu'elle mangeait alors, et donnait à dévorer le reste de son corps à ses tigres.
légende citée par le Dr W. Lederer

Au creux des replis cette bouche herbue, cette chose au nom de bête, de terme d'histoire naturelle - moule poulpe pulpe vulve - faisant penser à ces organismes marins et carnivores aveugles, mais pourvus de lèvres, de cils.
Claude Simon, La Route des Flandres

Contrairement à la réalité botanique, pour laquelle ce sont toujours les feuilles qui sont prédatrices, et conformément par contre à l'imaginaire relatif aux plantes carnivores, c'est ici la fleur - l'organe sexuel - qui usurpe les fonctions masticatoire et digestive, et cette fleur est nécessairement féminine : c'est Audrey II, qui hante la conscience du timide Seymour, lequel aspire, tout en le redoutant, à y être englouti.

Il s'agit une fois encore du combat contre le dragon et de la libération de la fille otage : la victoire sur le dentiste, puis sur la plante. Mais l'Afrique prise en otage sera-t-elle aussi libérée de la menace qui pèse sur elle ? Et, à part un Hubert Sauper pour dénoncer cet état de fait, qui sera le fier chevalier qui volera à son secours ?

- Je suis le Roi des poissons (...) Si tu me fais mourir et que tu me manges avec ta femme et tes enfants, il t’en arrivera bonheur (...) Rentre chez toi, mets-moi à frire et conserve mes os que tu enterreras au milieu de ton jardin. Tu y trouveras un trésor (…)
Rentré chez lui, le pêcheur raconta à sa femme et à ses trois enfants la bonne fortune inespérée qui venait de lui échoir. Puis on s’occupa de préparer l’énorme poisson dont bientôt il ne resta plus que la tête, les os et les nageoires. Un trou fut creusé au milieu du jardin et l’on y trouva un grand coffre rempli d’argent, d’or et de diamants...
Conte normand

Au-delà, et probablement en lien avec sa nature carnassière, la petite plante Audrey II s'affirme en tant que porte-bonheur. L'introduction de la perche du Nil dans le lac n'est-elle pas elle aussi censée apporter, avec des pêches miraculeuses, la prospérité ? Mais, selon la logique même des contes, les vœux exaucés suscitent chez leurs bénéficiaires de nouveaux désirs, de nouveaux besoins : on en veut plus, toujours plus, jusqu'à tuer la poule aux œufs d'or, à atteindre la démesure et finalement à tout perdre, voire à retomber encore plus bas.

On observe une logique de la surenchère, de l'augmentation. On nous dit que la première perche est arrivée dans un banal seau, aussi dérisoire que le petit roi des poissons ou que l'humble plante carnivore. Et ce n'est que progressivement et insensiblement qu'elle prend de l'importance jusqu'à mettre en péril la population...

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fantasmes de la dévoration

D'un coin de cette gueule sortit une pédoncule musclé, plus épais que le corps d'un humain, dont l'aspect était celui d'un cou, et qui, se courbant, emporta Ciat vers la véritable bouche de la créature lovée au fond des profondeurs invisibles de la forêt, dans l'obscurité humide et pourrissante du sol...
Brian Aldiss, Le Monde vert

© Muséum d’Angers / Thomas Rouillard

Il faut attendre 1875 pour que Darwin mette en évidence la nature carnivore de certaines plantes. L'imagination populaire, encouragée par la presse et la littérature, a aussitôt brodé sur la réalité et réactivé d'anciens mythes de dévoration. Des légendes commencèrent à circuler, comme celle de l'arbre anthropophage auquel des tribus, à Madagascar, à Bornéo ou à Java, sacrifiaient des jeunes filles, vierges de préférence. Le cinéma et la BD, au siècle suivant, n'ont pas manqué de prendre le relais.

Mais les fantasmes ont tendance à s'enraciner dans la réalité : la nature met en scène la lutte pour la vie, la loi de la jungle et la nécessité de manger l'autre pour survivre ; l'ethnologie montre comment l'homme prend des vies pour se nourrir, tout en sacralisant ce geste par des sacrifices ; le sacrement de l'eucharistie – Mangez, ceci est mon corps – en est la rémanence jusque dans la religion chrétienne, pour le salut des âmes ; l'écologie fait état aujourd'hui d'espèces proprement englouties pour le simple profit cette fois-ci ; et les hommes eux-mêmes peuvent être victimes de voraces prédateurs, humains aussi bien qu'animaux : ce sont les plus forts qui prospèrent, selon une interprétation un peu rapide de la théorie de Darwin, laquelle promet l'avenir non pas aux plus forts, mais à ceux qui sont le mieux adaptés.

Que ce soit physiquement ou symboliquement, l'exercice du pouvoir, de la domination s'exprime volontiers en termes de dévoration. Le discours guerrier, ou sportif (n'en faire qu'une bouchée), bien entendu, fait référence à l'action d'ingurgiter, tout autant que les vocabulaires amoureux (j'ai faim de toi), ludique (manger un pion), créateur (croquer un portrait) ou de simple contemplation (dévorer des yeux). On pourrait également parler de « cannibalisme idéologique » à propos de toutes les actions d'endoctrinement qui jalonnent l'histoire...

L'importance de la phase orale dans le développement de l'individu implique - au-delà de la simple fonction vitale - à la fois la volonté de possession et les craintes les plus profondes. Ces sentiments transparaissent dans nombre de figures mythiques ou légendaires de toutes les traditions : de Cronos aux Dents de la mer, d'Actéon, changé en cerf et dévoré par ses propres chiens, aux monstres engloutissants dans les films de Miyazaki, des ogres et ogresses de nos contes aux vampires ou aux morts-vivants de Romero, l'imaginaire s'est toujours complu à composer de terribles figures aux dents acérées.

Sur un mode plus raffiné mais non moins cruel, on pourrait encore citer Marguerite, fille le jour et la nuit blanche biche, que son frère Renaud fait dépecer et servir sur sa table, ou bien la légende du cœur mangé : le mari, ayant découvert l'infidélité de sa femme, lui fait manger, à son insu, le cœur de son amant.

Les dents ont presque toujours une signification sexuelle ; celle-ci peut aller d'un renvoi à la phase orale de la libido et à un amour d'ordre cannibalique (...) jusqu'au fantasme de la pénétration.
Encyclopédie des symboles

Les deux préoccupations majeures qui dirigent non seulement les hommes, mais toutes les espèces vivantes, restent celles consistant à se nourrir et à se reproduire, la dévoration et la sexualité. Et ni l'une ni l'autre n'exclue, dans les rapports mutuels, la violence. C'est cette constatation vitale qui justifie la diffusion du mythe du « vagin denté », menaçant de dévorer les pénis ; c'est aussi ce que nous rappellent les légendes qui se sont développées à propos des plantes anthropophages, et cela reste malheureusement une réalité dans les mécanismes économiques.

L'angoisse peut aussi provenir du scandale suscité par le renversement des règnes, lorsque c'est le végétal qui prend vie et devient menaçant : ce sont les roseaux qui dénoncent les oreilles d'âne du roi Midas, ou bien la forêt de Birnam qui avance vers le château de Macbeth, sans parler de celle qui semble vouloir dévorer le petit Poucet. La puissance de la nature peut faire frémir, ce que semblent vouloir conjurer les « moussus » dans les traditions populaires, ces figures de carnaval qui, tels les Silvesterklause d'Appenzell, cheminent recouverts de branches et d'écorces. On peut aussi évoquer la forêt gauloise de la Sainte-Baume, où se réfugiera plus tard Marie-Madeleine, telle que la décrivait Lucain au temps de César  :

Les branches entrelacées écartant les rayons du jour, enfermaient sous leur épaisse voûte un air ténébreux et de froides ombres. Ce lieu n'était point habité par les Pans rustiques ni par les Sylvains et les nymphes des bois. Mais il cachait un culte barbare et d'affreux sacrifices. Les autels, les arbres y dégouttaient de sang humain ; et, s'il faut ajouter foi à la superstitieuse antiquité, les oiseaux n'osaient s'arrêter sur ces branches ni les bêtes féroces y chercher un repaire ; la foudre qui jaillit des nuages évitait d'y tomber, les vents craignaient de l'effleurer. Aucun souffle n'agite leurs feuilles ; les arbres frémissent d'eux-mêmes. Des sources sombres versent une onde impure ; les mornes statues des dieux, ébauches grossières, sont faites de troncs informes ; la pâleur d'un bois vermoulu inspire l'épouvante. L'homme ne tremble pas ainsi devant les dieux qui lui sont familiers. Plus l'objet de son culte lui est inconnu, plus il est formidable. Les antres de la forêt rendaient, disait-on, de longs mugissements ; les arbres déracinés et couchés par terre se relevaient d'eux-mêmes ; la forêt offrait, sans se consumer, l'image d'un vaste incendie ; et des dragons de leurs longs replis embrassaient les chênes.

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dévoration en anjou

Le jardin botanique de la Faculté de Pharmacie d'Angers présente diverses plantes carnivores : dionées, droséras, sarracénies, népenthès, utriculaires...

On menait autrefois en procession à Angers la « tarasque de Saint-Serge », que l'on a décrite comme un monstrueux dragon ou serpent, (...) qui, au moyen de ressorts, ouvrait une énorme gueule, armée d'un triple rang de dents aiguës.

Le géant Maury, à Pruniers, ingurgitait les ba-teaux et équipages qui remontaient la Maine.

On voit dans certaines églises, comme Cunault ou Savennières, ou au château de Durtal, des « engoulants », larges gueules dentées qui semblent vouloir avaler poutres ou colonnes.

Même s’il ne les mangeait pas au sens propre du terme, Gilles de Rais, seigneur de Champtocé, n‘en « consommait » pas moins les jeunes enfants qu’il faisait enlever et auxquels il faisait subir les pires sévices.

Une peinture murale, dans l’église de Villevêque, représentait un géant qui semblait avaler un petit personnage.

On retrouve enfin en Anjou le bon géant Gargantua. Citons cet épisode relevé à propos de la commune de Bouzillé :

On était dans une année de disette et l'énorme appétit du grand géant Gargantois ne contribuait pas peu à affamer la contrée. Une délégation de notables fut envoyée vers lui pour lui exposer humblement les doléances de ses féaux sujets. Gargantois était un roi débonnaire : il écouta avec courtoisie et répondit  :
- Votre démarche ne sera pas vaine. Je suis le père de mes peuples et je ne veux pas qu'il soit dit que Gargantois faisait noces et festins a-lors que ses enfants se nourrissaient de racines. Pour moi dorénavant et jusqu'à la fin de ma disette, je ne me nourrirai que de terre et ne boirai que de l'eau, mais pas de l'eau de Loire, car elle est un peu fade.
Alors Gargantois vint chaque jour se coucher au pied de la butte de la Fribaudière, alors deux fois plus haute qu'elle n'est aujourd'hui.
Dix mille hommes de corvée, armés de pelles et de pioches, lui enfournaient, deux heures durant, sa ration quotidienne...
Verrier et d'Onillon, Glossaire étymologique et historique des patois et des parlers de l'Anjou, 1908

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biblio-filmographie

. Charles DARWIN, Les Plantes insectivores, 1877
. Angelo de GUBERNATIS, La mythologie des plantes ou Les légendes du règne végétal, 1878-1882 - Reprint Arno Press, 1978 .
P. FERRAN, Le Livre des herbes étrangleuses, vénéneuses, hallucinogènes, carnivores et maléfiques, Marabout, 1973
. Pierre JOLIVET, Les Plantes carnivores, Le Rocher, 1987
. Jacques BROSSE, Mythologie des arbres, Plon, 1989
. Paul SEBILLOT, Le Folklore de France – La flore, Imago, 1985
. François TERRASSON, La peur de la nature, Sang de la terre, 1997
. Dr W. LEDERER, Gynophobia ou la Peur des femmes, Payot, 1970
. François GARÇON, Enquête sur le cauchemar de Darwin, Flammarion, 2006

. Brian W. ALDISS, Le Monde vert, 1962
. Jean-Joseph RENAUD, La Népenthe, 1907
. Nathalie Charles HENNEBERG, Les Dieux verts, 1961
. John WYNDHAM, The Day of the Triffids, 1951

quelques films de « dévoration », opposant à la civilisation la sauvagerie d'une nature dévorante  :
. Roger CORMAN, La petite Boutique des horreurs, 1960
. Philip KAUFMAN, L'Invasion des profanateurs, 1978
. Michel LICHTENSTEIN, Teeth, 2007
. Claire DENIS, Trouble everyday, 2001
. Ridley Scott, Alien, Le huitième passager, 1979
. Nicholas Ray, La Forêt interdite, 1958
. Hayao MIYAZAKI, Princesse Mononoké, 1997
. Reginald LE BORG, Voodoo Island, 1957
. John LEMONT, Konga, 1961
. Joseph MANKIEWICZ, Soudain l'été dernier, 1959
. Wes CRAVEN, La Créature du marais, 1982
. Christian NIBY, Howard HAWKS, La Chose d'un autre monde, 1951
. Brett LEONARD, Man-thing, 2003
. Jean RENOIR, L'Etang tragique, 1941
. Luis BUÑUEL, La mort en ce jardin, 1956
. Marcel CARNE, Drôle de drame, 1937

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Les intervenants :

philippe danton

Ph. Danton est un botaniste indépendant, correspondant du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, membre du conseil scientifique du Jardin Botanique Alpin du Lautaret (Université Joseph Fourier, Grenoble), auteur ou co-auteur de nombreux ouvrages, notamment sur les plantes carnivores  :
. Les plantes carnivores – Des pièges au détour de l'image, Nathan, 1992
. Les plantes carnivores de France, Edisud, 1989
. Nature et culture des plantes carnivores, Séquences, 1985
. Les Iles de Robinson, Trésor vivant des mers du Sud, Entre légende et réalité, Nathan / Yves Rocher, 1999

Si tout le monde ou presque a entendu parler des plantes carnivores, bien peu d'entre nous en connaissent la réalité. Ces plantes rebelles existent pourtant bel et bien dans la nature ; exotiques ou indigènes, leurs formes et leurs fonctionnements sophistiqués sont autant de provocations à l'imaginaire. D'abord considérée comme une pure hérésie, la carnivorité végétale a fini par s'imposer à mesure que les moyens d'investigation scientifique se perfectionnaient. Après des débuts assez chaotiques, c'est sans aucun doute grâce à la rigueur de Charles Darwin que l'idée même s'est imposée. Aujourd'hui, quelques centaines d'espèces de plantes sont considérées carnivores. Mais si le phénomène ne peut plus être nié, on doit constater que l'esprit humain n'a pas renoncé à se tailler la part belle d'un sujet qui demeure un fantastique tremplin à l'élaboration de fantasmes et de légendes.

julien lefer

Julien Lefer navigue dans le monde de l'étrange et du fantastique depuis près de 30 ans. Il a son actif deux courts métrages de fiction : La Boucherie Sangnom et l'Avant Dernier Repas. Ces films sous leurs aspects déjantés mettent en avant les excès de la société de consommation.

clodine bonnet

Intervenante en ateliers d'écritures et en récits de vie, Clodine Bonnet aime travailler autour des lieux et des objets à la fois porteurs d'histoires particulières et vecteurs de symboles universels.

En animation de groupes, son expérience de formatrice permet à chacun de développer sa propre écriture qu'elle soit ludique, intime, ou autres. En collecte de récits de vies, son écoute mêlée aux paroles dites révèlent la particularité des uns et des autres, dans un lieu, un temps donnés.

Ses interventions se passent dans différentes structures éducatives ou culturelles, dans des lieux de vies, de soins... Ou aux domiciles de particuliers... Partout où les mots sont liens et liants !

pour faire connaissance avec Clodine Bonnet  : http://porte-plume.ecriture.over-blog.com

louis mathieu

Enseignant de cinéma et audiovisuel au lycée Renoir (Angers), Louis Mathieu est président de l'association Cinéma Parlant à Angers et membre de l'équipe pédagogique du Festival Premiers Plans.

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Programme 2009

Le cauchemar de darwin

France/Autriche/Belgique - 2005 - 107 minutes - couleurs

Réalisation : Hubert Sauper
Documentaire

SUJET
Le lac Victoria, le plus grand d'Afrique, est considéré comme le berceau de l'humanité. Ses rives sont aujourd'hui le théâtre du pire cauchemar de la mondialisation.
On y a introduit, dans les années 60, la perche du Nil, un prédateur vorace. Pratiquement toutes les populations de poissons indigènes ont été décimées. De cette catastrophe écologique est née une industrie fructueuse, puisque la chair blanche de l'énorme poisson est exportée avec succès dans tout l'hémisphère nord.
Pêcheurs, politiciens, pilotes russes, industriels et commissaires européens y sont les acteurs d'un drame qui dépasse les frontières du pays. Dans le ciel, en effet, d'immenses avions-cargos de l'ex-URSS forment un ballet incessant au-dessus du lac, exportant le poisson tout en participant à un autre commerce, vers le sud : celui des armes.

la petite boutique des horreurs

USA - 1986 - 93 minutes - couleurs

Réalisation : Frank Oz
Scénario : Howard Ashman, d'après le film éponyme de Roger Corman (1960) et la pièce jouée à Broadway
Image : Robert Paynter
Musique : Miles Goodman, Alan Menken
Interprètes : Rick Moranis (Seymour), Ellen Greene (Audrey, Vincent Gardenia (M. Mushnik), Steve Martin (le dentiste), Bill Murray (le client)

SUJET
Seymour travaille chez un petit fleuriste d'un quartier miteux de New- York. Il est secrètement amoureux de sa collègue Audrey, mais n'ose le lui déclarer. Les affaires vont mal et son patron décide de fermer le magasin. Seymour propose alors de mettre en vitrine une plante inconnue - « Audrey II » - qu'il a découverte un jour d'éclipse. Aussitôt les clients affluent et avec eux la fortune. La plante cependant se révèle carnivore. Seymour éprouve chaque jour - au fur et à mesure qu'elle grandit - plus de mal à la nourrir. Et la plante se montre de plus en plus exigeante...